Mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade. On connait la formule. L’étude publiée par l’Institut national de veille sanitaire (INVS) souligne le caractère discriminatoire du cancer qui toucherait en priorité les couches sociales défavorisées.
Publiées par l’INVS, les données sont issues de l’Échantillon démographique permanent de l’Insee qui regroupe environ 1 % de la population française, auquel ont été ajoutées les causes médicales de décès. La situation sociale des individus a été mesurée à l’aide du niveau d’études déclaré aux recensements de 1968, 1975, 1982 et 1990.
De fortes inégalités sociales de mortalité par cancer sont observées chez les hommes, en particulier pour les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS). Les inégalités sociales sont moins importantes chez les femmes, mais elles sont observées pour l’utérus, l’estomac et le poumon. Les inégalités sociales de mortalité par cancer chez les hommes se sont accrues entre 1968 et 1981, et se sont stabilisées depuis les années 1980. L’augmentation est particulièrement importante pour les cancers des VADS. Chez les femmes, la sous-mortalité par cancer du sein observée au début des années 70 chez les moins diplômées s’est progressivement atténuée pour disparaître à la fin des années 90.
Prendre en compte les inégalités sociales
Cette étude, basée sur des données d’excellente qualité issues d’une collaboration entre différentes institutions, met en évidence l’importance des inégalités sociales de mortalité par cancer en France et leur accroissement au cours du temps, à la fois chez les hommes et les femmes. Ces résultats soulignent l’ampleur et l’actualité de ce problème en France.
Pour l’avenir, il serait important de comprendre l’ensemble des effets liés à des améliorations de traitement ou à la mise en place de dépistage systématique du point de vue des inégalités sociales de santé, y compris les effets potentiellement négatifs. De tels effets peuvent en effet se produire si ces changements profitent plus largement aux personnes issues des groupes sociaux favorisés. Les différentes politiques de santé mises en place doivent viser à empêcher leur apparition.
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