Alors qu’une société anglaise, Able UK, avait remporté l’appel d’offres relatif au démantèlement de l’ex porte-avions Clémenceau, son arrivée outre-atlantique provoque des vagues. En effet, une procédure vient d’être lancée afin de s’opposer à ce démantèlement du bateau jugé « toxique ».
En juillet dernier, la société britannique Able UK avait remporté l’appel d’offres du démantèlement de la coque Q 790, autre nom de l’ex porte-avions français Clémenceau. Elle avait coiffé sur le fil le français Veolia Propreté. A l’annonce de l’arrivée du paquebot français dans les chantiers de Harlepool, des associations environnementales britanniques se sont immédiatement manifestées. L’une d’entre-elles, « Friends of Harlepool » a déposé hier un recours devant la Haute cour de Londres afin d’empêcher l’arrivée du paquebot français prévue avant la fin de l’été.
Le navire le plus toxique d’Europe
L’association considère que les services sanitaires britanniques ont accordé une dérogation spéciale afin de « permettre à un des navires les plus toxiques d’Europe et à sa cargaison mortelle de venir dans notre petite communauté« . Elle rappelle que la France disposait des installations nécessaires pour le démantèlement du navire et que l’Angleterre n’a pas à subir, dans ses chantiers de Harlepool, l’arrivée de nouveaux matériaux polluants. Les « Friends of Harlepool » mettent en avant le taux déjà très élevé de cancer dans la région qui accueille de nombreuses industries polluantes.
Le coût comme seul critère
Jean-Paul Hellequin, de la CGT des Marins à Brets confie son point de vue dans le « Télégramme » aujourd’hui. « La France aurait pu se donner les moyens de déconstruire le Clémenceau. Des sociétés importantes, comme Veolia ou Suez, s’étaient fait connaître. A Brest, un groupement d’industriels s’était mis en place. La France a préféré retenir un chantier capable de faire le travail pour 3,5 fois moins cher. Le coût était le seul critère« . Il ajoute que « la France ne peut prendre le risque de faire partir le Clem’ pour qu’il se retrouve en mer pour une durée indéfinie. La procédure risque d’être relancée et la France obligée de déconstruire chez elle« .
L’audience devant la Haute cour de Londres devrait donc se tenir à la fin du mois. La coque Q 790 attendra quant à elle l’issue du jugement dans le port de Brest.
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