La recherche et l’innovation fournissent l’une des clés pour concilier des objectifs parfois conflictuels tels que la promotion d’une croissance économique durable et la protection de l’environnement en ce qui concerne les activités liées à la mer. Dans le contexte de la nouvelle politique maritime intégrée, et pour relever ce défi, la Commission européenne a adopté hier «Une stratégie européenne pour la recherche marine et maritime».
Cette stratégie vise à remédier au morcellement du paysage européen de la recherche marine et maritime grâce au renforcement des capacités, à l’intensification de l’intégration des différentes disciplines de recherche établies et à une amélioration de la coopération entre tous les acteurs du secteur.
En approuvant la nouvelle stratégie européenne, Janez Poto?nik, membre de la Commission chargé de la science et de la recherche, a déclaré que « face à des tâches aussi ardues que celle qui consiste à concilier activités économiques maritimes et préservation des écosystèmes marins, la science et la technologie peuvent jouer un rôle capital. Il faut donc envisager la stratégie européenne pour la recherche marine et maritime comme une des premières étapes vers l’instauration de l’Espace européen de la recherche, qui va promouvoir l’excellence scientifique et favoriser l’innovation en Europe grâce à une meilleure intégration des efforts de recherche existants et au développement de nouvelles capacités« .
Appuyant cette déclaration, Joe Borg, membre de la Commission chargé de la pêche et des affaires maritimes, ajoutait que « cette stratégie constitue un des principaux piliers de la politique maritime de l’UE. Il est indispensable de nous permettre de réaliser pleinement le potentiel des activités liées à la mer d’une manière qui soit viable sur le plan de l’environnement« .
La mer : un rôle clé dans l’économie européenne
Les régions maritimes de l’UE, à la pointe de l’activité économique dans des domaines tels que le transport maritime, le tourisme, l’aménagement du littoral, la pêche et l’aquaculture, représentent environ 40% du PIB de l’Union. La contribution de l’économie maritime se situe entre 3 et 5%. Dans l’UE, par exemple, 90% des échanges avec l’extérieur et 40% des échanges intracommunautaires se font par mer, le chiffre d’affaires annuel du secteur de la construction navale s’élève à 90 milliards d’euros, et celui de la pêche et de l’aquaculture à environ 20 milliards d’euros. Ces activités peuvent, néanmoins, constituer une menace pour l’environnement. En outre, il est admis qu’il faut approfondir les travaux de recherche pour mieux comprendre les systèmes océaniques et le rôle joué par les océans dans le changement climatique.
Deux axes à suivre
En ce qui concerne les actions à entreprendre, la stratégie de la Commission fixe donc deux axes. L’un consiste à intégrer les efforts de recherche dans les différentes disciplines établies de la recherche marine et maritime, car la complexité des questions maritimes et marines rend cette intégration nécessaire, tandis que l’autre vise à proposer les nouvelles formes de gouvernance qui permettront de mener à bien ce type d’actions. La stratégie propose un certain nombre d’actions concrètes parmi lesquelles on peut citer:
– le renforcement des capacités en ce qui concerne les nouvelles infrastructures (observatoires des océans ou navires de recherche spécialisés, par exemple), l’innovation et l’éducation;
– l’intensification de l’intégration grâce à la promotion des activités de recherche interdisciplinaires sur des thèmes transversaux (tels que l’impact des activités humaines sur des écosystèmes côtiers et marins ou la protection et l’exploitation de la biodiversité marine) et à la combinaison de différentes formules de financement;
– la promotion de synergies dans la recherche entre les États membres, les régions et la Communauté et l’amélioration de l’accès aux infrastructures de recherche. Elle prévoit aussi de favoriser la coopération internationale étant donné que les problèmes liés aux océans ont une dimension planétaire et que l’UE partage avec des pays tiers les mers qui baignent ses côtes.
Un partenariat stable
Les propositions concernant les nouvelles formes de gouvernance portent sur la création d’un partenariat stable entre toutes les parties intéressées – chercheurs, responsables politiques, industriels et représentants de la société civile – qui permette de parvenir à un accord sur les priorités de recherche et d’améliorer la coopération en matière de recherche, par exemple en mettant en place une programmation conjointe dans les domaines prioritaires. Il s’agira aussi de trouver des moyens de fournir de meilleures preuves scientifiques aux responsables politiques. La Commission jouera un rôle de modérateur. Dans un premier temps, elle continuera à soutenir ses objectifs en mettant en ?uvre les programmes existants, mais la stratégie prévoit aussi d’identifier des moyens plus efficaces pour tirer parti des ressources financières nouvelles et existantes aux niveaux européen, régional et national.
La proposition va maintenant être transmise aux États membres et au Parlement européen. La Commission devrait présenter le premier rapport de mise en ?uvre au plus tard en 2012.
Commentaires récents