Réunis à Montpellier à l’occasion du Congrès mondial de l’eau, les experts estiment que la gestion des ressources en eau de la planète doit être entièrement repensée et il y a urgence.
Ainsi, Michel Jarraud, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, souligne dans « le Monde » en date d’aujourd’hui que « le passé ne peut plus être un indicateur fiable de l’avenir« . « L’humanité doit s’adapter à la variabilité et à l’évolution du climat« .
Le climat, toujours lui, a donc une influence non négligeable sur les ressources mondiales en eau dans l’avenir. Ainsi, la variabilité des régimes de pluie devrait engendrer une diminution des quantités d’eau disponibles et ce, alors même que les besoins mondiaux augmentent du fait de la croissance démographique. Dans le même temps, les pollutions augmentent et menacent la qualité de l’eau disponible.
Changer les modes de vie
Pierre Chevalier, hydrologue et directeur de l’Institut Languedocien de recherche sur l’Eau et l’Environnement, l’Ilee, explique dans le « Journal du développement durable » que « chaque endroit a sa culture de l’eau. Un Américain consomme en moyenne trois fois plus d’eau qu’un Européen. Il faut comprendre pourquoi et savoir faire des choix dans l’usage de l’eau« .
Bunker Roy, directeur du Barefoot College en Inde ajoute que « la question de l’eau est regardée comme un problème technique alors qu’il s’agit d’un problème social, trop grave pour être géré par des ingénieurs. Pourquoi prive t-on des villages d’eau pour alimenter des villes où l’on utilise 5 litres d’eau potable pour tirer la chasse ? Je suis là pour convaincre les scientifiques qu’il faut avant tout changer de mode de vie » .
Maitriser les consommations
Il est donc désormais indispensable de repenser la gestion des ressources en eau et cela passe en premier lieu par une maitrise de la consommation. Cela concerne en premier lieu la refonte des politiques agricoles. Aujourd’hui ce sont 70% en moyenne du volume d’eau douce prélevé dans le monde qui sont consacrés au secteur agricole. Michel Jarraud, ajoute sur ce point que « les cultures irriguées ont un rendement deux à trois fois supérieur aux cultures pluviales. L’irrigation devra être développée, mais son efficacité dans l’utilisation de l’eau devra s’accroître« .
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