Selon une ONG de Jakarta, plus de 8.000 orangs-outans vivant sur l’île de Bornéo seraient menacés par le rejet du moratoire sur l’extension des plantations de palmiers à huile par des entreprises indonésiennes. Au rythme actuel, cette espèce pourrait disparaitre avant 2022.
L’association écologique Greenpeace avait proposé de geler l’extension des cultures des palmiers à huile de Bornéo afin de préserver les milliers de singes vivant dans la jungle de l’île. Cette demande de moratoire a été finalement refusée par les autorités indonésiennes. Le déboisement intensif sur l’île pourrait provoquer rapidement la disparition totale des orangs-outans qui vivent dans ces forets équatoriales.
Selon le COP (Centre pour la protection des orangs-outans), qui estime à environ 20.000 le nombre de ces grands signes roux qui vivraient librement dans la province de Central Kalimantan, au sud de l’île, déjà près de 3.000 orangs-outans disparaitraient chaque année en raison notamment de la déforestation, conséquence du succès mondial de l’huile de palme. L’Indonésie est devenue le principal producteur mondial de cette huile bon marché aux nombreuses vertus.
Le succès de l’huile de palme en cause
Utilisée à l’origine pour la cuisine et aujourd’hui dans la margarine, mais aussi dans les shampoings ou plus récemment pour les biocarburants, l’huile de palme est un produit qui intéresse de nombreux secteurs en raison de ses propriétés et de son faible coût de production. Il faut environ 100 kg de fruits pour produire environ 22 kg d’huile extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile.
Le rendement de l’huile de palme en fait un choix privilégié pour la production de carburant, dont le bilan carbone serait positif. Utilisée sans transformation préalable dans un moteur diesel, l’huile de palme représenterait un biocarburant à la fois efficace et au bilan carbone positif. Hydrogénée, l’huile de palme représenterait un biodiesel qui ne présente pas les inconvénients de l’huile brute.
L’exploitation des palmiers à huile, très rentable, pousse les cultivateurs des régions forestières indonésiennes à remplacer la forêt par des plantations de palmiers à huile. Cette réduction massive des forêts tropicales et des tourbières provoque, outre une aggravation des rejets de gaz à effet de serre, de nombreuses destructions de la biodiversité locale.
Destruction totale avant 2022
Plus globalement, l’habitat naturel des orangs-outans aurait déjà été fortement détruit depuis deux siècles. Les forêts des principaux pays producteurs d’huile de palme (Malaisie, Indonésie, Bornéo et Sumatra) qui abritent encore cette espèce de grands singes se réduisent actuellement de manière massive pour faire place à des palmeraies.
A horizon 2022, le succès de l’huile de palme pourrait bien, si rien n’était fait très rapidement, détruire définitivement les orangs-outans, ces humanoïdes parmi les plus proches de l’Homme, selon un rapport du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement).
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