Le quotidien « La Voix du Nord » révèle aujourd’hui que la justice aurait mis à jour un circuit de « blanchiment » de déchets toxiques impliquant la société Sollac Dunkerque, du groupe ArcelorMittal. Le trafic, qui durerait depuis plusieurs années concernerait des millions de tonnes de déchets et porterait sur plusieurs millions d’euros.
Une information judiciaire a donc été ouverte pour corruption, concussion, faux et usage de faux documents administratifs, exportation non déclarée pour élimination dans l’Union européenne de déchets nuisibles. Cette information judiciaire concerne en premier lieu une société du groupe ArcelorMittal de Dunkerque, Sollac Dunkerque, soupçonnée d’avoir « blanchi » plusieurs millions de tonnes de déchets toxiques entre 1993 et 2004. Ces déchets auraient été revendus en Belgique sous forme de carburant pour tankers.
Toujours selon le quotidien régional, l’enquête interne de la Direction régionale des douanes de Dunkerque aurait mis en évidence l’implication d’autres acteurs. C’est ainsi le cas de Rubis Terminal, la Sonolub, société de valorisation des déchets basée en Seine-Maritime, mais aussi un courtier portuaire et un agent des douanes en retraite.
Un enrichissement au détriment de l’Etat
Selon un système bien rodé, la Société Sollac Dunkerque déclarait la vente de fioul « naphtaliné » à la Sonolub, un produit cancérigène issu du nettoyage des installations de la société. Mais dans les faits, le quotidien révèle que « le fioul était stocké par le Rubis Terminal, vendu et convoyé en Belgique où il terminait son cycle comme carburant pour les super-tankers. Jamais une goutte de fioul naphtaliné n’a été traitée ni même n’est arrivée en Seine-Maritime ».
Ce montage frauduleux aurait ainsi permis des remboursements indus de TIPP par l’Etat, le fioul étant déclaré comme fioul domestique. « Les sommes en jeux sont de l’ordre de plusieurs millions d’euros » conclut la Voix du Nord.
Ce matin, le procureur Jean-Philippe Joubert a bien confirmé qu’une information judiciaire a été ouverte pour «corruption, concussion, faux et usage de faux documents administratifs, exportation non-déclarée pour élimination dans l’Union européenne de déchets nuisibles». En revanche, aucune confirmation ou démenti chez Arcelor.
> Pour en savoir + : Article de « La Voix du Nord »
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