Enfin une bonne nouvelle. Après une semaine agitée, un revers outre-Atlantique, et des négociations serrées, EDF annonce officiellement sa victoire en Grande-Bretagne. Il met la main sur l’important parc nucléaire britannique de British Energy pour la somme rondelette de 15,7 milliards d’euros.
Comme l’indique aujourd’hui l’électricien français, « les conseils d’administration d’EDF et de British Energy ont le plaisir d’annoncer qu’ils sont parvenus à un accord quant aux modalités des offres recommandées devant être initiées par Lake Acquisitions Limited, filiale intégralement détenue par EDF S.A., et portant sur la totalité du capital social émis et à émettre de British Energy« .
Après de longs mois de négociations compliquées, le PDG d’EDF peut souffler. Les administrateurs d’EDF ont approuvé, hier, lors d’un conseil d’administration extraordinaire, l’offre améliorée d’EDF à 774 pence par action pour conclure un accord définitif avec British Energy. L’offre d’EDF correspond à 9 pence de plus que celle du 31 juillet dernier.
Invesco, l’un des deux principaux actionnaires de British Energy avec 15% du capital après l’Etat britannique, vient donc d’accepter cette fois l’offre valorisée d’EDF. Il avait bloqué la première offre de l’électricien français fin juillet. Par ailleurs, le groupe énergétique britannique Centrica a indiqué qu’il discutait actuellement avec EDF pour prendre 25% de la nouvelle entité franco-britannique.
Sir Adrian Montague, Président de British Energy voit dans cette opération la garantie de la pérennité de son groupe : « L’annonce faite ce jour est particulièrement importante pour le développement de British Energy et va nous permettre de poursuivre le travail démarré au moment de la réadmission à la cotation de la société en janvier 2005. Il va nous permettre également de développer complètement le rôle de British Energy dans le cadre du Nouveau Programme Nucléaire, d’améliorer la capacité financière de British Energy et ce faisant de créer un avenir sécurisé à long terme pour notre entreprise et nos salariés. »
C’est une victoire personnelle pour Pierre Gadonneix, Président d’EDF qui mise beaucoup dans cette opération : « Nous sommes ravis que le conseil d’administration de British Energy ait recommandé à l’unanimité notre offre à ses actionnaires. EDF et British Energy se complètent parfaitement et cette annonce est donc très réjouissante pour nous deux. Pour EDF, ceci représente une étape historique dans nos projets de développement stratégique en Europe et permet au Groupe EDF de se développer de façon significative au Royaume-Uni, l’un de ses marchés clés. Pour British Energy, il s’agit de prendre place à l’avant-garde du Nouveau Programme Nucléaire au Royaume-Uni et au centre de la renaissance nucléaire mondiale. »
Investissements considérables
Pour le patron d’EDF, il existe une grande complémentarité entre les deux groupes. Selon Pierre Gadonneix « La conjugaison des personnes, de la connaissance, du savoir-faire, de l’expérience et des actifs d’EDF et de British Energy établira un modèle pour la fourniture d’une énergie sûre, économique et faible en émission de carbone, à la fois au Royaume-Uni et dans le monde. » Il précise que « Pour les entreprises et les particuliers britanniques, ceci prépare le terrain pour des investissements considérables dans des sources d’énergie sûres et économiques. Un tel investissement contribuera à assurer à nos clients une énergie abordable sur le long terme. »
Pourtant, rien n’a été simple dans cette opération. Les négociations ont été tendues entre les différents acteurs du dossier mais également en interne. En effet, les syndicats d’EDF dans leur ensemble ne cachaient pas leur opposition à cette acquisition jugée trop chère, et trop risquée. Certains dirigeants doutaient également de l’opportunité d’une telle acquisition. L’opération bouclée, il reste désormais au groupe français à mobiliser et à convaincre ses équipes pour que cette aventure britannique soit couronnée de succès.
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