Le groupe de Pierre Gadonneix ne compte pas en rester là. Après une première grande victoire sur le sol britannique, EDF continue à pousser ses pions outre-Atlantique. L’électricien français pointe du doigt un prix bradé, des actionnaires floués, une méthode discutable… et espère renverser la vapeur en sa faveur.
Pour l’heure, c’est bien le milliardaire Warren Buffet qui est sorti grand vainqueur de ce bras de fer US. MidAmerican a en effet soufflé Constellation Energy à EDF pour 4,7 milliards de dollars, alors même que le groupe français avait transmis une contre offre de 6,2 milliards de dollars au conseil d’administration du groupe énergétique de Baltimore.
Dans cette affaire, EDF a quelques atouts dans sa manche. Tout d’abord le groupe français souligne sa « flexibilité financière ». Malgré l’acquisition rendue officielle mardi, du parc nucléaire britannique pour la somme rondelette de 15,7 milliards d’euros, EDF affirme disposer de la puissance financière suffisante pour poursuivre ses ambitions outre-Atlantique et être actif sur ce dossier. Concernant Constellation Energy, comme d’autres « proies » potentielles, EDF n’exclut aucune option, et pourrait « dialoguer » avec d’autres partenaires.
Ensuite, du côté de certains actionnaires de Constellation qui craignent de voir leur groupe bradé à Warren Buffett, EDF apparait légitime. Proposant une offre supérieure à celle de Warren Buffet, 6,2 milliards de dollars contre « seulement » 4,7 milliards de dollars, EDF peut jouer le « chevalier blanc ». Selon Les Echos, certains actionnaires se seraient déjà rapprochés du groupe français. D’autres auraient déjà choisi de porter l’affaire en justice comme Stanley Kurzweil, qui a déposé une plainte le 19 septembre via le cabinet d’avocats Tydings et Rosenberg.
Enfin, les partenaires potentiels d’EDF ne manqueraient pas dans ce dossier. Certains se seraient déjà manifestés auprès d’EDF, a même précisé Pierre Gadonneix. On pense notamment au producteur d’électricité texan TXU, racheté l’année passée par KKR et TPG, les deux fonds alliés au groupe français dans son offre sur Constellation.
Accord pas encore définitivement validé
Selon l’accord signé en fin de semaine dernière entre Constellation et MidAmerican, les actionnaires du groupe de Baltimore devront valider définitivement l’offre de Warren Buffet au cours d’une assemblée générale qui se tiendra d’ici à la fin de l’année. Une période qu’entend bien exploiter EDF pour jouer sa carte à fond.
A l’affut, EDF reste toujours dans la course à la prise de contrôle de Constellation Energy. Signe que le climat serait plus favorable à l’électricien français, le groupe du Maryland aux 21 milliards de dollars de chiffre d’affaires, serait dans le collimateur de certains politiques locaux qui feraient pression pour le rejet de l’offre initiale du milliardaire Buffet, suspecté d’avoir trop précipité l’opération.
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