Des chercheurs français viennent de jeter leur dévolu sur un tunnel ferroviaire du 19e siècle, le tunnel de Tournemire dans l’Aveyron afin d’analyser les risques liés à l’enfouissement des déchets nucléaires radioactifs sur plusieurs dizaines de milliers d’années.
Pour Justo Cabrera, géologue de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, IRSN, « c’est un site extraordinaire, idéal pour évaluer l’étanchéité d’une zone argileuse sur plusieurs millions d’années« . Il s’agit donc d’un tunnel de 1.885 mètres racheté à l’armée au début des années 90 et creusé entre 1882 et 1888 dans un sol argileux.
Si ces caractéristiques extrêmes, failles, fractures, aquifères actifs, en font un site expérimental idéal mais inadapté au stockage, il présente néanmoins des similitudes avec les sites argileux envisagés dans un certain nombres de pays pour le stockage des déchets de moyenne à haute activité radioactive et à vie longue, tel que le site de Bure en France.
Le stockage de déchets radioactifs « en couche géologique profonde » à l’étude en France pour 2015 pose des questions qui « touchent les limites des connaissances scientifiques et techniques actuelles« . La principale question qui se pose est celle de savoir comment interposer entre les déchets et la biosphère des « barrières de confinement » durables.
Répondre aux questions essentielles
Une autre question est celle de la circulation de l’eau dans le sol. « L’eau est l’ennemi public numéro un des gens qui cherchent à confiner des matériaux polluants, qu’ils soient radioactifs ou non« , ajoute Karim Ben Slimane, un chercheur de l’IRSN. Or, l’argile est une roche dure mais qui laisse l’eau circuler.
Une dernière question porte sur le caractère inaltérable de l’argile. Afin de répondre à une partie de toutes ces interrogations, six galeries et plus de 160 forages devraient permettre d’aboutir à une modélisation fiable des perturbations qui peuvent altérer la roche.
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