Selon une information AFP révélée hier soir, un site non déclaré de tri de déchets du bâtiment, établi depuis des années à Pavillons-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, employant des sans-papiers, fait l’objet d’une triple enquête, sanitaire, administrative et judiciaire. De l’amiante était en effet mélangée aux gravats envoyés à la décharge.
La Société d’Assainissement, de Nivellement et de Remblaiement, Sanir, fait donc l’objet de cette triple enquête chargée de déterminer s’il existe une réelle mise en danger et de contamination des employés du site et si l’activité de cette société pourrait être à l’origine d’une pollution environnementale.
La Préfecture de Seine-Saint-Denis révèle que Sanir, et la société PLMT, entreprise de manutention et transports gérée par le fils de l’exploitant, dont la liquidation a été prononcée en juillet, ont stocké, broyé et brulé des déchets « sans autorisation » sur un terrain de la zone industrielle de la Poudrette. Le préfet a ainsi adressé lundi soir un arrêté de mise en demeure et de suspension de ses activités, lui imposant également la remise en état du site.
Hasard ou coïncidence, plus aucun camion ne peut pénétrer sur le site depuis le 15 juillet dernier en raison de son occupation par une quinzaine de salariés sans-papiers de Sanir et PLMT, réclamant leur régularisation.
Manipulation de substances amiantées
Par ailleurs, la DDASS et la médecine du travail devraient soumettre les salariés à des « examens de santé adéquats », « compte-tenu des inquiétudes qui pèsent sur la santé des travailleurs« . En effet, une visite du site par des inspecteurs du Service technique des installations classées, en août dernier, a révélé la présence d’un incinérateur clandestin, une fosse creusée sous un hangar ouvert, destinée à bruler « papier, bois et plastiques« . Néanmoins, « des analyses de l’air et du sol, pour vérifier s’il y a présence d’amiante » ou pas devrait avoir lieu dans les prochains jours.
En effet, les inspecteurs suspectent fortement que des sans-papiers étaient chargés de casser des plaques de fibro-ciment amianté et les « mélangeaient » aux gravats destinés aux décharges « normales ». L’un d’entre-eux affirme à l’AFP que « le patron nous disait qu’il ne voulait pas payer la décharge pour l’amiante« .
De son côté, le gérant incriminé explique « avoir travaillé dans les règles » et précise que « l’amiante était stockée emballée et étiquetée sur le site avant d’être évacuée tout à fait légalement vers des décharges de classe 2« .
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