Au second jour du procès des déchets toxiques du Probo Koala à Abidjan, le principal accusé, Salomon Ugborugbo, patron de Tommy, a affirmé avoir été trahi par l’affrêteur du bateau, Trafigura.
La filiale locale de Trafigura, Puma Energy, avait choisi la société Tommy, de Salomon Ugborugbo, pour récupérer les « slops », les résidus du nettoyage des cales du Probo Koala. A la barre, Salomon Ugborugbo a expliqué avoir été « trahi » par l’administrateur de Puma Energy qui lui aurait caché la nature « toxique » des 528 m3 de slops à pomper dans les cales du cargo. Il reconnait cependant que Puma lui aurait remis au préalable un fax de Trafigura précisant qu’il s’agissait de « slops chimiques » et non de « slops oridinaires« .
Selon ce fax, les slops en question contenaient un « mélange d’essence, de soude caustique, avec une forte concentration de mercaptan« . Salomon Ugborugbo ajoute que N’ZI Kablan, l’administrateur de Puma, « savait très bien que c’étaient des matières dangereuses et il aurait dû contacter le département des matières dangereuses du port« . Il continue en affirmant « je lui ai dit où j’allais les déverser« , à savoir dans la décharge publique d’Akouédo, dans le district d’Abidjan. Enfin, N’Zi Kablan lui aurait demandé de facturer le travail « 1.000 dollars » le m3 alors qu’il n’était payé que 35 dollars le m3.
« Le produit n’est pas dangereux »
D’autres révélations sont intervenues lors de cette journée. Ainsi, des agents de la Société nationale des opérations pétrolières de Côte d’Ivoire sont montés à bord du Probo Koala en raison de l’odeur pestilentielle qui se dégageait des slops. Là, Salomon Ugborugbo affirme qu’un « officier » du Probo Koala, ainsi que « des experts de Trafigura » présents à bord les ont convaincus que « le produit n’était pas dangereux », permettant ainsi au pompage de continuer.
Pour rappel, les dirigeants de Puma Energy et ceux de Trafigura ont bénéficé d’un non-lieu lors du renvoi de l’affaire devant les assises.
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