Selon l’étude publiée par la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E), les Français se situeraient dans la moyenne européenne, en matière de prix de l’eau. Ce sont de loin les Italiens qui sont les mieux lotis dans ce domaine.

A la lecture de cette étude réalisée par NUS Consulting, qui a comparé le prix de l’eau au 1er janvier 2008 dans les 5 plus grandes villes de 10 pays membres de l’Union européenne, la France occupe la 5e place, derrière la Finlande, la Suède, l’Espagne et l’Italie. L’Hexagone se situerait précisément à 13% sous la moyenne des 10 pays européens étudiés dont la moyenne s’établit à 3,40 ? par m3 oscillant de 0,84 ? le m3 en Italie et 6,18 ? le m3 au Danemark. Globalement il apparaît que les pays du Nord de l’Europe sont les plus chers, à l’exception de la Suède et de la Finlande. A l’inverse, les pays du Sud pratiquent des prix plutôt modérés.

Il ressort de cette étude que le prix de l’eau et de l’assainissement en France a progressé moins vite que la moyenne européenne. Ainsi si les prix de l’ensemble du panel européen ont augmenté de 4,8% en moyenne – et sachant que le taux d’inflation de la zone euro sur cette période est de 3% – le prix de l’eau n’a progressé que de 2,9% entre janvier 2007 et janvier 2008 dans les grandes villes françaises.

Selon la FP2E, alors que le prix de l’eau en Europe, sur la période allant de juillet 2003 à janvier 2008 a enregistré une hausse de 5,1% par an, le prix moyen de l’eau en France dans les villes considérées, n’a augmenté que de 3,6% par an. Avec 1,51 ? par m3, la France est le pays où le prix de la distribution d’eau potable est le plus bas, après l’Italie, l’Espagne et la Finlande même si ce prix a légèrement augmenté par rapport à 2007 (+2%).

Prix de l’assainissement en hausse

Selon l’étude, le prix moyen de l’assainissement des eaux usées progresse quant à lui plus vite. S’établissant à 1,50 ? par m3, contre 1,44 ? en 2007 (+4%), il place la France en 6ème position sur les 10 pays étudiés. Nettement supérieur à celui de l’Italie, de la Suède, de l’Espagne et de la Belgique, il reste néanmoins inférieur de 1,60 ? à celui du Danemark qui pratique le prix le plus élevé en Europe. Pour la FP2E, cette progression du prix de l’assainissement en France peut être notamment imputée aux efforts réalisés par les collectivités pour mettre leurs stations d’épuration en conformité avec la directive européenne « eaux résiduaires urbaines » de 1991.

La Fédération explique la disparité de ces chiffres par plusieurs raisons en dehors de la disponibilité et de la qualité de la ressource. Pour la FP2E, la variabilité des prix entre les Etats dépend des choix liés à la protection de la ressource, aux normes de qualité et à la performance des services, facteurs propres à chacune des collectivités. Sont également à prendre en compte les différences structurelles existant entre pays. Par exemple, l’Italie et l’Espagne pratiquant une tarification par palier qui augmente en fonction des volumes consommés, avantagent les particuliers par rapport aux gros consommateurs type industriels.

Facturations différentes

Enfin, la FP2E explique la forte disparité des prix de l’eau en Europe par les différences de facturation des redevances. La Belgique, la France et les Pays-Bas facturent une redevance prélèvement assise sur le volume d’eau prélevé dans la ressource, tandis que le Royaume-Uni et l’Allemagne prélèvent une redevance visant à l’élimination des eaux de pluie. A l’opposé, la Suède et la Finlande ne facturent aucune redevance ni pour le prélèvement de l’eau, ni pour la lutte contre la pollution.

> Pour en savoir + : Consulter l’étude NUS Consulting 2008 (pdf)