La Commission européenne a adopté hier un livre vert en vue de lancer un débat sur la manière d’aider les agriculteurs européens à exploiter de manière optimale la qualité des aliments et boissons qu’ils produisent.
Face à la progression de la globalisation, à la pression accrue exercée par les produits issus des pays d’outre-mer à faibles coûts de production et à l’évolution de la demande, la meilleure arme de l’Europe est la qualité. Le livre vert passe en revue les normes, les programmes de qualité et de certification ainsi que les systèmes d’étiquetage existants dans l’UE – y compris les indications géographiques, l’agriculture biologique et les programmes de certification de la qualité, privés et régionaux – et examine ce qui pourrait être amélioré pour exploiter les points forts de l’agriculture communautaire et informer plus correctement les consommateurs sur les produits commercialisés.
Le document invite les parties prenantes à donner leur avis sur la capacité de ces mesures à offrir des garanties et à informer sur la qualité des produits; celles-ci sont aussi invitées à proposer des améliorations. La consultation se poursuivra jusqu’à fin 2008. Une communication sera élaborée l’année prochaine sur la base des résultats recueillis, laquelle pourrait déboucher sur des propositions législatives à un stade ultérieur.
Un atout majeur : la qualité
« Dans un monde de plus en plus compétitif, les agriculteurs européens doivent miser sur leur atout majeur: la qualité » a déclaré Marian Fischer Boel, membre de la Commission chargé de l’agriculture et du développement rural. Pour ce faire, les agriculteurs de l’UE doivent fournir des produits répondant aux attentes des consommateurs en matière de qualité, garantir cette qualité et, point essentiel, communiquer efficacement sur le sujet. Il existe dans l’UE une palette très étendue d’instruments et de programmes de qualité spécifiques. « Je veux apprendre des personnes concernées si ces mesures fonctionnent de manière satisfaisante ou s’il convient de les modifier, le cas échéant« .
De son côté, Androulla Vassiliou, membre de la Commission chargé de la santé, a fait le commentaire suivant: « je me réjouis d’avoir été associée au lancement du livre vert sur la qualité des aliments qui offrira la possibilité à nos concitoyens de nous faire part de leurs attentes en matière de qualité alimentaire. Le livre vert contribuera également à recueillir des contributions sur la façon dont nous pouvons améliorer l’information concernant la qualité des aliments au-delà de ce qui est déjà prévu par la législation existante grâce à laquelle les aliments produits dans l’UE sont déjà conformes à des normes très élevées en matière de sécurité alimentaire, notamment en matière de santé et de bien-être animal ou d’hygiène« .
Dans tous les domaines
Pour les agriculteurs, la qualité signifie la fourniture de produits répondant aux caractéristiques recherchées (comme par exemple le pourcentage de viande maigre) et revêtant les indications adéquates sur les méthodes de production (méthodes respectueuses du bien-être des animaux notamment). Cela vaut pour tous les domaines: depuis les matières premières produites jusqu’aux normes minimales en passant par les produits à forte valeur ajoutée fondés sur des méthodes de production très rigoureuses.
Dans le même temps, les produits originaires des pays émergents à faibles coûts de production exercent une pression accrue sur les agriculteurs de l’UE – tant à l’intérieur de la Communauté que dans les pays tiers. Ce processus a été favorisé par la globalisation, des accords commerciaux, une plus grande ouverture des marchés et le démantèlement de la protection aux frontières.
Les agriculteurs de l’UE doivent saisir ce problème à bras le corps. Ils respectent déjà certaines des exigences agricoles les plus sévères au monde et disposent du savoir-faire nécessaire pour proposer des produits présentant les qualités requises par le marché.Voilà pourquoi la Commission est convaincue que plutôt que de considérer ces exigences comme un fardeau, les agriculteurs de l’Union européenne ont une possibilité réelle de les tourner à leur avantage – en offrant aux consommateurs exactement ce qu’ils recherchent, en singularisant leurs produits sur le marché et en obtenant ainsi des prix plus élevés pour ces derniers.
Des questions essentielles
Le livre vert est divisé en trois parties: les exigences minimales applicables à la production agricole et les normes de commercialisation, les programmes de qualité existants, et notamment les indications géographiques, les spécialités traditionnelles garanties (STG) et l’agriculture biologique et les programmes de certification concernant la qualité des aliments.
Le Livre vert traite notamment des questions suivantes :
– Faut-il obligatoirement indiquer le lieu de production des matières premières (UE/hors UE)?
– Convient-il d’autoriser la vente de produits qui ne sont pas conformes aux normes de commercialisation pour des raisons esthétiques?
– Dans quelle mesure est-il nécessaire d’établir des règles à l’échelle européenne pour la définition de termes comme «produit de montagne» ou «produit de la ferme»?
– Comment développer le système des indications géographiques?
– Comment protéger le plus efficacement possible les indications géographiques dans les pays tiers?
– Comment mieux faire fonctionner le marché unique des produits biologiques à l’échelle de l’Union européenne?
– Comment accroître le volume de produits agricoles de qualité provenant des régions ultrapériphériques de l’UE?
– Existe-t-il un besoin pour de nouveaux régimes à l’échelle de l’UE, notamment dans le domaine de la protection de l’environnement, et dans l’affirmative, comment faire en sorte que les charges administratives restent aussi faibles que possible?
– Comment pouvons-nous éviter le risque que les consommateurs soient induits en erreur par des programmes de certification?
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