Après inspection, l’Autorité de sureté nucléaire a décidé de reclasser l’incident survenu au sein de la société Mafelec en Isère. L’incident est ainsi passé du niveau 1 au niveau 2 sur l’échelle INES.
L’ASN avait été informée le 7 octobre dernier par la préfecture de l’Isère d’un incident de radioprotection survenu à la société Mafelec sur son site de Chimilin concernant des rayonnements émis par des boutons d’ascenseur fabriqués par la société. Elle avait alors mené une inspection sur le site dès le lendemain dans l’après-midi avec son appui technique l’IRSN qui avait réalisé des mesures afin de préciser les niveaux d’exposition. L’incident avait été classé provisoirement par l’ASN le 8 octobre au niveau 1 de l’échelle INES.
L’ASN a décidé de reclasser cet événement au niveau 2 sur l’échelle INES pour les événements de radioprotection, en raison de l’exposition de plus de dix personnes à des doses dépassant la limite réglementaire d’exposition du public au sein de la société Mafelec. Dans le même temps, l’ASN transmet au procureur de la République un procès-verbal à l’encontre de la société Mafelec pour plusieurs infractions notamment au code de la santé publique.
Par ailleurs, l’ASN a pris plusieurs contacts afin d’évaluer les ramifications internationales de cet incident et a pris en France des mesures de prévention.
Les inspections de l’ASN
L’inspection de l’ASN du 8 octobre a permis d’établir que des colis de matières contaminées au cobalt 60 sont arrivés sur le site de Mafelec à partir du 21 août. En outre, la reconstitution des doses susceptibles d’être reçues sur les différents postes de travail a permis d’établir, que parmi la trentaine de personnes exposées, une vingtaine de travailleurs ont été exposés à des doses allant de 1 mSv (milli-Sievert) à 3 mSv environ, valeurs à comparer avec la valeur limite d’exposition fixée par la réglementation à 1 mSv/an pour le public et les travailleurs du secteur non nucléaire.
L’inspection de l’ASN du 10 octobre à l’aéroport de Roissy, en collaboration avec la direction de l’aviation civile, a permis de déterminer les circonstances exactes de l’expédition par le transporteur de Mafelec d’un colis de boutons d’ascenseur contaminés au cobalt 60. Ce colis avait fait l’objet d’une détection de radioactivité le 17 septembre dernier mais le déclenchement du portique de détection n’a pas été signalé aux autorités. Ce colis a été acheminé aux Etats-Unis et a été détecté à son arrivée.
Un second colis de boutons d’ascenseur contaminés au cobalt 60 en provenance de Mafelec était présent sur la zone de fret le jour de l’inspection. Les inspecteurs ont fait isoler le colis sur un lieu dédié aux colis radioactifs. Sur les 400 colis de ce type expédiés annuellement aux Etats Unis et systématiquement contrôlés, seuls les deux colis précédemment mentionnés présentaient des anomalies au contrôle de radioactivité, ce qui confirme l’hypothèse d’une contamination ponctuelle des produits métalliques en provenance d’Inde.
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