Réunis à Nantes à l’occasion de leur 22e Congrès National, les membres de l’Amorce viennent d’élire leur nouveau Conseil d’administration et leur nouveau Président. Fraîchement élu, Gilles Vincent fait déjà l’objet des critiques des écologistes de la Cniid.
Remplacant Camille Durand, c’est Gilles Vincent qui a été élu à la Présidence de l’Amorce. Premier vice-Président de l’association depuis sa création, Gilles Vincent est maire UMP de Saint-Mandrier-sur-Mer dans le Var, et vice-Président en charge du développement durable de l’agglomération toulonnaise, Conseiller général du Var et délégué au Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères de l’aire toulonnaise.
Amorce est une association nationale engagée dans la gestion des déchets, de l’énergie et des réseaux de chaleur. Fondée en 1987, elle regroupe désormais plus de 450 membres dont plus de 315 collectivités et près de 140 professionnels. A l’occasion de son 22e Congrès National clos le 16 octobre dernier, l’Amorce a donc élu son nouveau Président.
L’association qui se veut un lieu d’échange et force de proposition est la cible des critiques du Cniid (Centre national d’information indépendante sur les déchets). Soupçonnée d’être pro-incinération par le Cniid, résolument contre tout incinération, le Centre national pointe du doigt le manque de neutralité du nouveau Président de l’association Amorce.
Neutralité de Gilles Vincent contestée
Sébastien Lapeyre, directeur du Cniid s’insurge : « Nous connaissions déjà les positions d’Amorce favorable à l’incinération, notamment dans le cadre du Grenelle, mais avec cette élection, les limites de la décence sont largement dépassées : pour le Cniid, la question du conflit d’intérêt se pose clairement dans la mesure où les activités déchets et énergie de l’association et de l’entreprise Cnim sont intimement liées ».
Membre de l’association écologiste Alliance pour la Planète, le Cniid tire la sonnette d’alarme en évoquant le fait que Gilles Vincent est par ailleurs salarié de la Cnim (Construction industrielle de la méditerranée), principal constructeur français d’incinérateurs et exploitant de certains des membres de l’Amorce.
Selon les écologistes anti-incinération, « cette triste affaire n’est que la partie émergée de l’iceberg et le parallèle est vite fait avec les lobbies qui ont agi dans le cadre du Grenelle ». Selon le directeur du Cniid « la promotion scandaleuse dont bénéficie l’incinération dans le cadre du Grenelle, comme dans le cadre de la directive européenne sur les déchets, vient directement de ce type de collusions entre la sphère politique et la sphère industrielle ».
Ni pro ni anti incinération
Nicolas Garnier, délégué général de l’Amorce, ne se dit « pas surpris » de cette critique qu’il considère comme un « prétexte ». Il rappelle que Gilles Vincent a participé activement aux avancées du Grenelle, aux côtés d’ailleurs de la Cniid.
Pour l’Amorce, bien entendu favorable au recyclage ou à la valorisation organique, il convient aussi de développer une production intelligente et adaptée d’énergie à partir des déchets sans exclusive via la méthanisation, le captage sécurisé du biogaz des décharges mais aussi de l’incinération. Et pour conclure et répondre directement à la Cniid, Nicolas Garnier l’affirme clairement « nous sommes anti anti ».
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