Le Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC) publie les résultats d’un sondage auprès de 27 pays membres européens sur la libéralisation du marché de l’énergie dans l’Union Européenne. Dans l’ensemble, il reste encore beaucoup à faire pour que la concurrence joue pleinement son rôle.
Dans l’Hexagone, seulement 0,5 % des foyers français avaient tenté de faire jouer la concurrence entre le 1er juillet et le 31 décembre 2007. Cependant, selon les chiffres de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) publiés en octobre, le segment résidentiel s’ouvre progressivement à la concurrence. Au 31 août 2008, soit 14 mois après l’ouverture du marché, 449.000 foyers, sur un total de 29,5 millions, avaient choisi un fournisseur alternatif en électricité contre 288.000 au 30 juin 2008. Sur le marché du gaz, 274.000 sites, sur un total de 11 millions, avaient fait le même choix contre 203.000 au 30 juin 2008.
Mais la France n’est pas le seul pays à enregistrer encore peu de mouvements en direction des nouveaux opérateurs énergétiques présents sur le marché ouvert de l’énergie. Précurseur dans ce domaine, après pourtant 5 ans de libéralisation, seuls 6 % des Danois sont désormais clients d’un autre opérateur énergétique. En Pologne, on compte seulement quelque 500 ménages qui auraient changé d’opérateur en 2007.
Les chiffres sont légèrement meilleurs au Nord de l’Europe. Ils sont 8 % à basculer chaque année en Norvège et 4 % en Finlande, où 30 % des ménages auraient changé d’opérateurs depuis l’ouverture du marché dans ce pays.
L’Allemagne et la Grande-Bretagne bons élèves
Deux pays font réellement jouer la concurrence en matière énergétique. En Allemagne, plus de 1,5 million de consommateurs ont changé de fournisseur en 2007. Outre-Rhin, 1 Allemand sur 2 a changé d’opérateur énergétique deuis la libéralisation en 1999. En Grande-Bretagne, 150.000 britanniques changent chaque semaine de fournisseurs, soit plusieurs millions chaque année.
Selon le BEUC, il est urgent d’ »apporter des solutions aux problèmes de manque de choix entre les fournisseurs d’énergie« . Le Bureau européen liste entre autres les difficultés d’accès à l’information permettant d’en changer facilement, les factures compliquées et peu claires, les prix qui diffèrent selon les modes de paiement (selon que l’on paie par virement, prélèvement ou liquide), et enfin les difficultés de faire valoir ses droits en cas de litige.
Fourniture de bonne qualité
Les résultats de cette enquête souligne cependant que « la fourniture d’énergie est toujours de bonne qualité et sûre à travers l’Europe« . Par ailleurs, le BEUC rappelle qu’une vaste majorité des consommateurs ont accès à l’énergie et les coupures sont rares et de courte durée. Enfin, tous les pays ont choisi « un fournisseur de dernier ressort« , signifiant entre autres que si un fournisseur fait faillite, ses clients auront toujours accès à de l’énergie.
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