La Russie, l’Iran et le Qatar souhaitent peser de tout leur poids sur le marché gazier mondial. Ils s’engagent dans un partenariat qui pourrait prendre la forme à terme d’un « Opep du gaz » qui inquiète déjà l’Union Européenne.
Représentant 60% des réserves mondiales de méthane, la Russie, l’Iran et le Qatar viennent de décider de créer une « Troïka » destinée officiellement à envisager des projets communs en matière de gaz. Sous l’impulsion de Téhéran, cette nouvelle union limitée pour l’heure à un échange d’informations pourrait bien prendre la forme à terme d’un véritable cartel du gaz.
Pour le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, il s’agit clairement de créer à terme une véritable institution du gaz sur le modèle de l’Organisation des pays producteurs de pétrole. Les treize membres de l’Opep représentent 30 % de la production mondiale et fixent régulièrement les volumes de production de ses membres selon ses objectifs de prix.
L’enjeu est économique et politique pour Téhéran comme pour la Russie. L’Iran doit faire face actuellement à un embargo américain qui perturbent ses exportations de gaz. La création d’un tel cartel pourrait casser ce blocus. Du côté de Moscou, les russes souhaitent faire jouer à plein leur puissance énergétique dans le monde sans toutefois ouvrir la porte en grand à ses concurrents sur le marché européen du gaz, dont il est le premier fournisseur incontesté.
Inquiétude des européens
L’accord signé par les trois géants du gaz est selon Alexeï Miller, président de Gazprom, qu’un club de discussions. Le premier producteur mondial de gaz évoque en effet le principe d’une réunion « trois à quatre fois par an pour discuter du développement du marché du gaz ». Il s’agirait pour l’heure que de créer une « commission technique dont l’une des tâches est d’examiner les projets communs » selon Alexeï Miller. Pour le patron de Gazprom, ces projets pourraient s’intéresser à l’ensemble de la filière gazière.
En Europe, cette union inquiète. Bruxelles regarde d’un mauvais oeil ce partenariat qui pourrait aggraver une dépendance énergétique déjà préoccupante. Important déjà environ 60% du gaz consommé, les 27 pays membres de l’Union européenne devraient être contraint d’en importer les 2/3 en 2010 et les 3/4 en 2020.
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