Un rapport d’experts indépendants américains rendu public hier conclut que la Food and Drug Administration, agence américaine des médicaments, a ignoré certaines données scientifiques et a eu recours à des méthodes inadéquates afin de déterminer l’impact du Bisphénol A, BPA, utilisé notamment dans la fabrication des biberons, sur la santé.
Ainsi, un groupe consultatif constitué de sept chercheurs estime que la FDA n’a notamment pas tenu compte de certaines études liant le BPA et le cancer de la prostate, ou au diabète, dans son rapport rédigé en aout dernier et estimant que le BPA était sans risque aux niveaux actuels.
Le BPA est une substance organique qui sert à diluer la résine de polyester pour la rendre liquide et faciliter son laminage. Le groupe d’experts estime que la FDA n’a pas utilisé assez d’échantillons de laits provenant de biberons contenant du BPA dans son étude. « Prises ensemble, les informations qualitatives et quantitatives ne fournissent pas de base scientifique suffisante pour permettre à la FDA de conclure que la marge de sécurité est suffisante » quant au risque du BPA pour la santé.
La FDA a tenu à réagir immédiatement à ses accusations dans un communiqué. « La FDA accepte le fait qu’en raison des incertitudes mises en évidence dans certaines de ces études quant aux effets potentiels du BPA sur la santé aux faibles doses actuelles, des recherches supplémentaires seraient utiles. Nous allons soigneusement évaluer les conclusions de ces études« .
De multiples accusations
Une étude publiée en septembre dans le « Journal of the American Medical Association » établissait pour la première fois un lien entre niveaux urinaires élevés de BPA et un accroissement de 39% en moyenne du risque de maladies cardiovasculaires, de diabète et d’anomalies hépatiques chez les hommes.
Sarah Janssen, biologiste du groupe écologiste Natural Resources Defense Council, estime quant à elle que « les niveaux actuels de BPA présentent des risques et cette substance devrait être éliminée des conteneurs alimentaires« .
Enfin, Tiffany Harrington, porte-parole de l’American Chemistry Council, ajoute à son tour que « si la FDA détermine que les marges actuelles de sécurité sont insuffisantes pour très jeunes enfants, nos membres mettront en place des procédés industriels pour rapidement éliminer l’utilisation de matériaux contenant du BPA dans les biberons et les conteneurs de lait en poudre pour bébé« .
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