Les délègues internationaux qui se réunissent début novembre dans le cadre de la réunion de la Convention de Stockholm discuteront en priorité sur leur ordre du jour les moyens de développer les alternatives efficaces et respectueuses de l’environnement au produit chimique DDT contre le paludisme.
Les pays, les industries, les instituts de recherche et les organisations non gouvernementales se pencheront sur un rapport intérimaire visant à mettre en place un partenariat mondial sur les alternatives au DDT et les moyens de distribution dans les pays et communautés à risque. Le DDT est l’une des 12 substances contrôlées sous la Convention de Stockholm – un traité visant à contrôler et à éliminer les polluants organiques persistants ou POP.
Le produit chimique peut être efficace contre les moustiques porteurs du parasite mortel du paludisme. Mais les experts sont préoccupés par le fait que le DDT et ses compositions chimiques peuvent avoir un effet néfaste sur l’environnement ainsi que sur la santé humaine.
Les pays ont le droit sous la Convention de Stockholm d’obtenir des exemptions leur permettant d’utiliser le DDT pour traiter les murs intérieurs des maisons pour tuer les moustiques portant le parasite du paludisme.
La recherche d’alternatives sûres
Mais le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), qui est l’hôte du secrétariat de la Convention, est préoccupé par le fait que le DDT reste un produit chimique ancien et cherche à promouvoir des alternatives plus sûres pour donner plus de choix aux gouvernements.
Achim Steiner, Directeur exécutif du PNUE, déclare dans un communiqué: « Nous nous retrouvons dans une situation inconfortable. Le DDT est efficace, et ainsi les pays cherchent, de façon tout à fait compréhensible, des exemptions pour continuer à l’utiliser pour sauver des vies, même si l’ensemble des effets peut être nuisible. Pourtant, cela donne également peu de motivation aux gouvernements et aux industries à développer et à introduire plus d’alternatives respectueuses à l’environnement ».
« Nous avons besoin de choix scientifiquement et économiquement robustes et de signes que des alternatives disponibles reflètent les demandes de la santé et de la viabilité du 21ème siècle – ainsi que de signes que la recherche et le développement des composés améliorés seront encouragés par la communauté internationale . Le DDT est une ancienne substance, il doit y avoir une meilleure façon. Nous avons besoin d’avoir la confiance des gouvernements et des communautés affectées par le paludisme pour investir dans de véritables alternatives qui peuvent être déployées immédiatement afin que le DDT devienne une arme de dernier recours « , a-t-il ajouté.
L’affectation de la santé humaine
De son côté, Donald Cooper, Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention de Stockholm, précise que : « Nous devons gagner ce combat sur tous les fronts. Le DDT affecte la santé humaine et l’environnement dans des lieux loin de là où il est utilisé parce que ce produit chimique est transporté par l’air et déposé dans les climats froids du Nord« .
« Le DDT s’accumule et persiste dans les tissus adipeux des humains et des animaux et est connu pour causer des effets néfastes à long terme, alors que le paludisme continue à tuer plus d’un million d’enfants et d’adultes par an, principalement en Afrique. Avec un front uni, nous pouvons surmonter ces deux fléaux par le moyen le plus intelligent« , a-t-il ajouté.
La Convention de Stockholm est ratifiée par 160 pays. Le DDT est l’un des douze produits chimiques connus comme polluant organique persistant sous la Convention. La conférence se déroulera du 3-5 Novembre à Genève. La Convention de Stockholm utilisera le plan de promotion d’un partenariat mondial pour le développement et le déploiement des alternatives du DDT. Ce plan sera examiné pour approbation par la Conférence des Parties à la Convention de Stockholm lors de sa prochaine réunion en Mai 2009.
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