A l’initiative de la Fondation Chirac mais aussi de l’Unesco et de l’Agence française de développement, se tient aujourd’hui au siège de l’Unesco à Paris un colloque intitulé « L’eau pour la paix, la paix pour l’eau ». A cette occasion, l’ex-président français rappelle que l’accès à l’eau est un droit humain universel.
Le journal « La Croix » publie aujourd’hui un extrait du discours que prononcera Jacques Chirac lors de ce colloque. Il propose, comme il l’avait fait pour les billets d’avion, une taxe applicable au transport maritime, pour assurer l’accès à l’eau et l’assainissement. Extraits.
Ainsi, l’ancien président s’interroge, « Pourrons-nous longtemps encore tolérer que chaque jour, dix mille enfants meurent d’avoir bu une eau insalubre ? Dix mille enfants, l’équivalent d’une ville, rasée aujourd’hui pour cause de dysenterie, de choléra, de poliomyélite…
En 2008, la dignité la plus fondamentale de la personne humaine est ainsi toujours niée, en silence, sans bruit, car il est malséant d’en parler : en Afrique, un enfant peut encore mourir d’une simple diarrhée. Et pourtant, les solutions existent, nous les connaissons. »
Gestion et distribution
(…) Ce n’est pas tant la ressource qui manque que les capacités de gestion et de distribution, ainsi que des efforts soutenus de gouvernance mondiale, régionale et locale de l’eau. Pour cela, il faut, bien sûr, poursuivre l’effort de l’aide publique. Je réaffirme solennellement que l’objectif de 0,7 % du PIB consacré à l’aide au développement doit être maintenu. L’effondrement des crédits d’aide, dans la quasi-totalité des pays du Nord, est une honte, une faute morale et une erreur stratégique. Ce que nous ne donnons pas aujourd’hui, nous sera compté demain : faute d’action immédiate, décisive, il nous faudra bientôt affronter, sinon des guerres de l’eau, des émeutes de la soif. »
(…) « On ne peut pas se contenter de demi-mesures. La crise économique et financière que nous traversons, et à la résolution de laquelle travaillent avec détermination la France et l’Union européenne, doit nous conduire à nous mobiliser, avec encore plus de détermination, sur des objectifs destinés à garantir le futur de notre espèce, et non pas à contribuer à leur déshérence. La crise ne doit pas nous détourner des efforts à accomplir dans l’urgence pour assurer le droit universel à l’eau. Au contraire, elle doit susciter un sursaut collectif global, qui refasse des objectifs de réduction de la pauvreté la charte de la communauté mondiale. Il en va de l’avenir de centaines de millions d’hommes et de femmes sur tous les continents. Il en va de la paix. »
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