Ce sont les réseaux d’énergie qui alimentent nos foyers et nos entreprises en électricité, en gaz et en pétrole. Certains ne couvrent qu’une courte distance alors que d’autres traversent la totalité de notre continent, mais toutes les parties de ces réseaux sont interconnectées. Bien que ces infrastructures soient souvent invisibles, leur construction est très onéreuse et leur maintenance doit être correctement effectuée pour éviter tout risque sérieux d’accidents et de perturbations.
Le livre vert de la Commission sur les réseaux d’énergie européens démontre le bien-fondé d’une stratégie cohérente destinée à améliorer le cadre dans lequel seront réalisés les investissements dans les réseaux qui permettront à tous les utilisateurs de l’énergie de bénéficier des avantages qu’offre l’intégration européenne, à savoir un approvisionnement plus sûr, des choix en matière d’énergie plus viables à long terme, tels que les énergies renouvelables, et des marchés de l’énergie plus compétitifs et plus efficaces.
La Commission craint que les réseaux d’énergie européens ne soient plus en mesure d’assurer un approvisionnement en énergie sûr dans un proche avenir. En outre, pour réaliser les objectifs dans le domaine de l’énergie et du climat qu’elle s’est fixés en 2007, l’UE devra disposer de réseaux d’énergie nouveaux et modernisés. Selon les estimations, d’ici à 2030, il faudra consacrer jusqu’à mille milliards d’euros aux réseaux et à la capacité de production d’électricité de l’UE et 150 milliards d’euros aux réseaux de gaz (à l’exception des gazoducs d’importation depuis les pays tiers).
Aujourd’hui, les réseaux reposent sur des systèmes d’approvisionnement en combustibles fossiles classiques. Il faut qu’ils deviennent plus souples, qu’ils soient adaptés à diverses sources d’énergies renouvelables et à un mode de production décentralisé, qu’ils intègrent de nouvelles technologies de gestion de la demande d’énergie telles que le «comptage intelligent» et qu’ils soient en mesure de répondre à de nouvelles formes de demandes comme la recharge des batteries des véhicules électriques pendant la nuit.
L’entraide est un des principaux avantages que procure un réseau européen, aussi bien lorsqu’il s’agit de construire des réseaux efficaces que de faire face à une crise. Plus les réseaux européens d’énergie sont interconnectés, plus les fournisseurs d’énergie peuvent trouver une solution rapide aux perturbations grâce à des approvisionnements alternatifs. Toutefois, plusieurs parties de l’UE, telles que les États baltes ou la péninsule ibérique, ne bénéficient pas d’une bonne interconnexion avec d’autres parties de l’Union.
La stratégie exposée dans le livre vert repose sur trois piliers. Tout d’abord, il s’agit de faire en sorte que les réseaux d’énergie constituent une incitation, et non un obstacle, au passage à des énergies renouvelables, plus efficaces et à faible intensité carbonique. Ensuite, il faut promouvoir un réseau totalement interconnecté, avec des liaisons régionales et transfrontalières, qui intègre également la production décentralisée. Enfin, il convient de tirer le meilleur parti possible du financement communautaire disponible.
Réviser les Réseaux transeuropéens d’énergie (RTE-E)
Depuis treize ans, l’Union européenne aide les projets destinés à améliorer les réseaux européens d’énergie dans le cadre du programme relatif aux réseaux transeuropéens dans le secteur de l’énergie (RTE-E). La Commission souhaite réviser et mettre à jour les RTE-E. Cependant, les RTE-E ne représentent qu’une partie des nombreuses actions de l’UE qui ont une incidence sur les réseaux. Une solution pourrait donc consister à regrouper ces actions pour améliorer leur efficacité et leur efficience. L’adoption d’un nouveau dispositif cadre, soit un instrument de l’UE relatif aux infrastructures et à la sécurité énergétique, pourrait constituer une autre solution.
Pour donner des exemples du type de projets qui pourraient être soutenus par l’UE, le livre vert présente plusieurs grandes initiatives qui nécessiteraient le regroupement de projets de réseaux individuels concernant plusieurs pays. Tout d’abord un plan d’interconnexion baltique visant à assurer l’interconnexion totale des pays de l’UE situés sur le pourtour de la mer Baltique et de la mer du Nord.
Un réseau d’éoliennes en mer du Nord
Par ailleurs, le livre vert prévoit un réseau énergétique d’éoliennes en mer du Nord, troisièmement un anneau énergétique méditerranéen qui permettra de développer et de partager les ressources en énergies renouvelables et les réserves de gaz d’Afrique du Nord, ensuite un corridor Sud pour acheminer le gaz de la région de la mer Caspienne dans l’UE, l’intégration des systèmes gazier et électrique d’Europe du Centre et du Sud-Est, enfin une stratégie dans le secteur du gaz naturel liquéfié.
Concrètement, ces projets permettraient de regrouper les initiatives et les projets susceptibles de contribuer à la réforme et à la modernisation du réseau d’énergie européen et leur imprimeraient un nouvel élan. Le livre vert sera ouvert à la consultation pendant les quatre mois qui suivent son adoption.
> Pour en savoir + : Consulter le projet européen
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