Le Parlement européen réclame une « réaction sans délai » face à la grave crise sanitaire traversée par le secteur apicole. Les députés demandent le développement des recherches sur le lien entre la mortalité des abeilles et les pesticides et les OGM, la création de zones protégées pour favoriser le butinage et la mise en ?uvre de moyens vétérinaires adéquats pour lutter contre les maladies décimant les ruches.
On le sait, le problème n’est pas nouveau. La population des ruches européennes a fortement diminué ces dernières années, menaçant gravement la production apicole et la pollinisation indispensable pour de nombreuses variétés de fruits et de légumes. En cause, la forte diminution de la ressource en pollen et en nectar du fait de l’extension de l’agriculture et de l’utilisation de certains produits phytosanitaires, et une plus grande vulnérabilité aux parasites et aux maladies telles que le varroa du fait d’un déséquilibre alimentaire.
La résolution parlementaire présentée par le député britannique Neil Parish au nom de la commission de l’Agriculture a été adoptée jeudi. Elle presse la Commission européenne de faire le nécessaire pour limiter les risques d’une pollinisation insuffisante, de prévoir des aides financières pour les producteurs apicoles en difficulté du fait de la disparition de leurs abeilles et d’inviter tous les Etats membres à apporter un soutien immédiat à ce secteur.
Créer des zones de butinage protégées
Parmi les demandes des députés européens figure la mise en place – dans le cadre du « bilan de santé » de la PAC – de mesures visant à encourager la création de « zones de compensation écologique » ou « jachères apicoles« , en particulier dans les grandes régions de cultures arables. Ces zones pourraient être créées dans les parties les plus difficiles à cultiver, où des plantes telles que la phacélie, la bourrache, la moutarde des champs ou le trèfle blanc pourraient se développer et constituer d’importantes sources nectarifères pour le butinage.
Les parlementaires demandent aussi à la Commission d’entreprendre des travaux de recherche sur le lien existant entre la mortalité des abeilles et l’utilisation de pesticides tels que la thiamethoxane, l’imidaclopride, la clothianidine et le fipronil, de coordonner les informations dont disposent les Etats membres à ce sujet, et de prendre le cas échéant « les mesures appropriées« .
Ils appellent la Commission et les Etats membres à « tenir dûment compte » de l’impact sur le secteur apicole des décisions relatives à la culture d’organismes génétiquement modifiés (OGM) au sein de l’UE.
Développer les moyens vétérinaires
Par ailleurs, les députés invitent la Commission à développer sans attendre la recherche sur les parasites et les pathologies qui déciment les abeilles, et d’autres facteurs comme les OGM, avec des moyens budgétaires supplémentaires. Selon eux, la lutte contre les maladies apicoles devrait être intégrée à la politique vétérinaire européenne.
Ils demandent en outre l’introduction du pays d’origine sur l’étiquette et une obligation d’analyser le miel importé pour y déceler la présence éventuelle de bacilles de la loque américaine.
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