Le nouveau quota du thon rouge contesté par les écologistes

thon_peche.JPGLa commission internationale en charge de la conservation du thon rouge vient de décider une baisse des prises de 6.500 tonnes pour 2009 et la prochaine interdiction des thoniers senneurs, trop destructeurs de la ressource halieutique.

Réunie du 17 au 24 novembre à Marrakech, au Maroc, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) a finalement décidé de ramener les prises de thon rouge de 28.500 tonnes en 2008, à 22.000 tonnes en 2009. Par ailleurs, les membres représentants une quarantaine de pays adhérents à l’organisation internationale ont également décidé de fermer au 20 juin 2009, la pêche pratiquée par les thoniers senneurs, les navires les plus capteurs de ressources, jusqu’à 500 tonnes par jour.

Selon le Fonds mondial pour la nature WWF, cette décision est « une honte« . Pour l’organisation non gouvernementale, la commission internationale en charge de la conservation du thon rouge a fixé aujourd’hui « des quotas de capture bien supérieurs aux recommandations de ses propres scientifiques« , laissant la flotte de pêche industrielle capturer ce poisson emblématique de la Méditerranée pendant sa période de reproduction.

Réduction anecdotique

Pour les écologistes, la réduction des prises par l’ICCAT est anecdotique. Le WWF considère que « Le CICTA n’a tenu aucun compte des recommandations de ses propres scientifiques qui préconisaient de s’en tenir à des prises de 8.500 à 15.000 tonnes par an« , par la voix de son responsable du programme pêche, Charles Braine.

« Ce n’est pas une décision, c’est une honte qui ne laisse pas d’autre choix que de chercher des solutions ailleurs pour sauver l’espèce« , déclare Serge Orru, directeur général du WWF-France. L’écologiste précise que « Toute autre solution aurait été préférable venant d’un organisme qui se vante de son respect pour la science, or, en une décennie, les captures autorisées sont passées de deux à quatre fois les recommandations scientifiques, avec une surpêche massive légale et illégale. »

« Cynisme des décideurs »

« Cette décision traduit le cynisme des décideurs internationaux en matière de gestion des pêches et condamne à moyen terme toute une filière, notamment la pêche artisanale méditerranéenne qui capture depuis des millénaires  ce poisson emblématique » ajoute Charles Braine. Pour le WWF, c’est l’Union européenne qui est à l’origine de la décision d’aujourd’hui, appuyée par le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte et la Syrie, et rejoint plus tard par le Japon.

  • facebook
  • googleplus
  • twitter