Au nom du principe de précaution, Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé, et Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d’Etat chargé de l’écologie, proposent des mesures et des outils d’information sur les risques liés à l’utilisation de certaines substances chimiques, notamment à destination des femmes enceintes et des jeunes enfants.
De nombreuses études ont fait jour dernièrement et révèlent que dans l’ensemble des pays industrialisés, la fertilité humaine s’altère avec notamment une diminution de la production spermatique de 50% en 50 ans, un doublement de l’incidence du cancer du testicule et de certaines malformations génitales. Les causes sont multiples, mais les produits chimiques semblent porter une responsabilité, notamment celle liées aux perturbateurs endocriniens.
Face à cette situation, Roselyne Bachelot-Narquin a décidé d’engager plusieurs actions :
– Poursuivre les études scientifiques, notamment celles financées par le ministère de la santé depuis 1995.
– Entreprendre une expertise collective de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) sur la mutagénèse et la reprotoxicité des produits classés CMR 3, dont les effets sont non prouvés chez l’homme ou l’animal mais pour lesquels une suspicion d’effet CMR existe.
– Réévaluer le risque des cosmétiques pendant la grossesse et chez le jeune enfant avec l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé).
– Mener une campagne d’information à destination du grand public, des femmes enceintes ou susceptibles de l’être, mais également des professionnels de santé, dont les pédiatres, gynéco-obstétriciens et sages-femmes par l’INPES (Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé). Cette campagne devrait mettre l’accent sur les risques potentiels liés à l’utilisation de certaines substances chimiques, notamment celles identifiées par l’expertise collective de l’INSERM, pendant la grossesse.
– Insérer dans le carnet de maternité une information sur le risque potentiel de l’utilisation de ces produits pendant la grossesse.
L’imprégnation chimique de l’environnement
De son côté et face à cet enjeu, Nathalie Kosciusko-Morizet réaffirme l’importance de la lutte contre l’imprégnation chimique de l’environnement, au travers de plusieurs actions :
– Continuer le Programme National de Recherche sur les Perturbateurs Endocriniens (PNRPE), mettre en place ses premiers résultats en 2009, et annoncer les projets retenus au titre du deuxième appel d’offre en janvier 2009.
– Mettre en ?uvre le règlement REACH, concernant de plus de 30 000 substances chimiques sur 11 ans. Ainsi, au 24 novembre 2007, 3334 entreprises françaises sur 35 058 entreprises européennes se sont déclarées, avec plus de 10 7354 pré-enregistrements.
– Appuyer la mise en place du plan ECOPHYTO 2018, conduisant à la réduction de 50 % de l’usage des pesticides, si possible d’ici 10 ans,et au retrait de 53 substances actives les plus préoccupantes, dont 30 avant fin de l’année 2008
– Construire un pôle national applicatif en écotoxicologie et toxicologie s’appuyant sur un réseau de pôles régionaux, qui conforte les recherches déjà engagées
Ensemble, les ministres de la santé et de l’écologie travaillent pour bâtir un environnement respectueux de la santé. Le Plan national santé environnement 2 élaboré en partenariat entre le ministère du développement durable et la santé centre son action sur la lutte contre les inégalités environnementales dont les populations sensibles, les enfants et les femmes enceintes sont la priorité.
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