Avec la chute des cours du brut et la crise du crédit, les investissements dans l’industrie parapétrolière mondiale devraient flancher pour l’année 2009. C’est la conclusion de l’étude publiée hier par l’IFP, l’Institut français du pétrole.
Les investissements de l’industrie parapétrolière devraient stagner en 2009, du fait notamment de la baisse du prix du baril et des problèmes de financement des petits acteurs du secteur, estime l’Institut français du pétrole (IFP) dans une étude publiée jeudi.
Dans l’exploration et la production de pétrole, qui regroupe les sociétés de services aux groupes pétroliers, spécialisées dans les études géophysiques, le forage, ou les plate-formes, les investissements devraient stagner ou « augmenter légèrement » en 2009, a estimé Nathalie Alazard-Toux, directrice des études économiques à l’IFP, à l’occasion d’une conférence de presse.
En forte progression les années précédentes, les investissements dans le secteur de l’exploration-production et du raffinage devraient donc freiner très nettement en 2009, mais encore progresser en 2008. Ils avaient augmenté de 25% en 2005, de 29% en 2006 et 18% en 2007, et ils sont encore attendus en progression en 2008.
En 2008, l’IFP prévoit que ces investissements progressent encore de 19% à 394 milliards de dollars, en raison notamment d’un premier semestre très dynamique et de beaucoup de projets déjà engagés. Mais 2009 devraient subir de plein fouet. Les petites sociétés indépendantes devraient connaitre des difficultés de financement et subir le report de certains projets devenus moins rentables, avec un cours du baril de brut en chute libre de plus de 62% en l’espace de 5 mois.
Sous-traitance
L’IFP rappelle que les compagnies pétrolières réalisent rarement elles-mêmes les importants travaux entrepris dans le cadre de leurs investissements ou de l’exploitation de leurs installations. Dans ce cadre, elles agissent le plus souvent en maître d’oeuvre, ouvrant ainsi un large marché d’équipements, de services et d’ingénierie, sur lequel interviennent de nombreuses sociétés de tailles très variables, constituant ensemble l’industrie parapétrolière.
Concentrée à 70% en Amérique du Nord, l’activité des forages à terre est particulièrement sensible aux variations du prix du baril. A l’inverse, les forages en mer, réalisés pour l’essentiel par des compagnies internationales, devraient continuer à progresser car ces géants du secteur « sont jugés sur leur capacité à renouveler leurs réserves« , selon Natalie Alazard-Toux.
Déficit de capacités de raffinage
Le ralentissement des investissements dans les capacités de production de pétrole va intervenir à un moment où « la nécessité d’investissements est considérable ne serait-ce que pour maintenir le niveau de production actuel« , précise Olivier Appert, président de l’IFP. Au regard de la conjoncture actuelle et des projets en cours, l’Institut français du pétrole anticipe un déficit de capacités de raffinage à l’horizon 2013.
> Pour en savoir + : Consulter l’étude de l’IFP (pdf)
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