Michel Barnier a reçu jeudi dernier l’ensemble des représentants de la viticulture française, comme il l’a déjà fait trois fois depuis son arrivée rue de Varenne. Il a fait le point sur la conjoncture, sur la mise en ?uvre du « plan quinquennal de modernisation de la filière viti-vinicole française » adopté par le Gouvernement le 29 mai dernier, ainsi que sur l’entrée en vigueur de la nouvelle organisation commune de marché (OCM).
Lors de cette rencontre, les professionnels ont souligné la morosité de la conjoncture, et Michel Barnier a rappelé que les entreprises viticoles étaient concernées par les mesures horizontales d’allègement des charges sociales et financières annoncées dans le cadre de la conférence du 12 novembre dernier sur la situation économique des entreprises agricoles. Il s’est en outre engagé à organiser rapidement avec les assureurs et les établissements de crédit un groupe de travail sur la question spécifique du portage financier des stocks viticoles.
L’avancement du plan de modernisation a fait l’objet d’un examen détaillé au travers de chacune de ses 27 mesures. Celles-ci sont mises en ?uvre sans retard, avec déjà plusieurs résultats concrets : aboutissement des discussions sur la question de l’autorisation du média internet, décret constitutif des nouveaux Conseils de bassin. Michel Barnier a notamment rappelé l’importance d’aboutir rapidement sur la mise en place d’un cadre interprofessionnel national pour la gestion des vins de cépage sans indication géographique.
Deux sujets
En ce qui concerne la mise en ?uvre de la nouvelle OCM, Michel Barnier a développé deux sujets particuliers :
– La Commission vient de préciser les conditions d’articulation entre les aides aux investissements financées dans le cadre de la nouvelle OCM et celles financées dans le cadre du FEADER (au travers des programmes régionaux de développement rural). Cela permettra l’aboutissement rapide de la définition avec les différentes Régions concernées d’une ligne de partage claire entre les deux sources de financement, permettant une utilisation optimale des crédits et une prise en compte de tous les types d’entreprise.
– Les demandes déposées dans les différents pays de l’Union européenne au titre de la première année du programme d’arrachage excédant largement l’enveloppe prévue, seules les demandes répondant aux deux critères de priorité communautaire (arrachage total d’une part, producteurs âgés de + de 55 ans d’autre part) pourront être traitées en 2009 (soit 10.500 ha environ, sur les 22.695 ha demandés). Pour répondre aux autres demandes, dont la réglementation communautaire exclut le financement par des fonds nationaux, Michel Barnier, dans la suite de la démarche déjà engagée, va examiner avec la Commissaire chargée de l’agriculture et avec ses collègues, notamment espagnols et italiens, si les conditions sont réunies pour revenir sur les modalités prévues dans l’OCM pour la campagne d’arrachage 2009/2010.
Dans l’attente de propositions
Toutefois, le ministre a souligné que beaucoup de demandes d’arrachage partiel émanent de viticulteurs contraints à rechercher de la trésorerie en décapitalisant : ceci doit inciter à rechercher de meilleurs outils pour répondre à ces situations. Il a ainsi demandé aux professionnels de lui faire dès la semaine prochaine, dans le cadre du Conseil spécialisé « vins » de VINIFLHOR, des propositions de mise en ?uvre d’un dispositif de restructuration progressive, avec arrachage temporaire suivi de plantations, après indemnisation des pertes de récolte.
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