Après plusieurs années de forte croissance, la tendance semble s’être brutalement retournée dans l’industrie du recyclage. Avec la crise économique, le marché des matières premières a chuté très lourdement et fragilise de nombreuses entreprises du secteur.
On peut parler de crise. En quelques semaines, le marché des matières premières qui affichait une belle croissance et de belles perspectives a fondu comme neige au soleil, au point de remettre en cause le modèle économique certaines branches du recyclage. A titre d’exemple, la tonne de certains métaux a perdu plus de 1.000 euros en quelques jours, et les conséquences sont très concrètes pour de nombreuses filières.
Sur le terrain, l’équilibre économique qui s’était mis en place progressivement depuis plusieurs années est profondément bouleversé. La crise économique qui plombe la consommation et donc les cours des matières premières rebat les cartes de beaucoup de filières du recyclage. La plupart des professionnels font le dos rond et reportent leurs investissements.
Touchés comme beaucoup de professionnels, la filière du recyclage automobile subit de plein fouet la baisse des cours des métaux. Depuis quelques semaines, il ne s’agit plus pour un garagiste de vendre une carcasse quelques centaines d’euros mais de payer pour s’en débarrasser. Le reversement de tendance est radicale et pourrait rapidement faire chuter certaines entreprises du secteur.
Chute vertigineuse des cours
A titre d’exemple de la chute vertigineuse des cours, en quelques jours, la tonne de vieux papiers a été divisée par 6,5. De son côté, la tonne de métaux a perdu plus de 50% de sa valeur. Même si à moyen et long terme, le secteur devrait se redresser, les prochains mois s’annoncent compliqués pour beaucoup de petites entreprises de recyclage.
Le Bureau international du recyclage (BIR) a officiellement demandé le 7 novembre dernier à l’Union européenne de regarder attentivement les soucis des entreprises du recyclage. Dans le même temps, le BIR a interpellé l’Organisation mondiale du commerce sur l’urgence de cette situation. Pour Dominique Maguin, du BIR « La soudaineté et la violence de la crise qui s’abat sur nos métiers sont inédites » qui s’inquiète car « la totalité de nos secteurs d’activité sont touchés simultanément partout dans le monde. »
Concentration attendue en 2009
Pour beaucoup, la crise qui s’installe devrait faire tomber les acteurs du recyclage les plus fragiles. Le mouvement de concentration du secteur devrait très certainement s’accélérer en 2009, les petites entreprises de recyclage pouvant représenter des proies faciles pour des gros comme Veolia, Suez, Paprec ou Pizzorno.
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