Un Conseil d’Administration extraordinaire d’Eco-Emballages s’est réuni dimanche dernier, à 20h30, pour analyser la situation financière compliquée de la société et révoquer Bernard Hérodin, son Directeur Général.
Le Conseil d’Administration a rappelé, à l’issue de cette séance, que la situation financière d’Eco-Emballages est saine, malgré la problématique liée au blocage d’une partie de sa trésorerie, et que l’ensemble des engagements envers ses parties prenantes, et en particulier envers les collectivités locales, seront tenus à court, moyen et long terme. A l’examen des éléments qui lui ont été présentés, le Conseil d’Administration a voté à l’unanimité la révocation du Directeur Général et la désignation du Président d’Eco-Emballages, Eric Guillon, à la fonction de Directeur Général dans l’attente de la nomination d’un nouveau Directeur Général.
Par ailleurs, le conseil d’Eco-Emballages a décidé la création d’un Comité Exécutif composé de 5 administrateurs (Olivier Desforges, administrateur, Président de l’ILEC et représentant du Comité Exécutif, Michel Gardes, représentant de l’interfilière de matériaux, Philippe-Loïc Jacob, administrateur représentant de la société Danone, Bertrand de Senneville, administrateur représentant L’Oréal, Georges Ortola, administrateur et Président d’Adelphe) chargé d’assurer la supervision des opérations d’Eco-Emballages et notamment de gérer la sortie des fonds concernés par la crise. Enfin, les administrateurs ont voté la commande d’un audit externe sur la gestion de trésorerie.
Les administrateurs d’Eco-Emballages ont confirmé leur décision du 21 avril 2008 de rapatrier l’intégralité de la trésorerie de la société en placements sécurisés et rapidement liquides. Des négociations seraient actuellement en cours pour d’obtenir le déblocage rapide des fonds concernés. Pour rappel, l’association Amorce, qui regroupe la grande majorité des collectivités territoriales auxquelles ces fonds sont reversés pour la collecte des déchets, a annoncé que le montant estimé des pertes d’Eco-Emballages s’élevait à 15 millions d’euros.
Devant la Commission d’agrément aujourd’hui
Un audit externe de la gestion de trésorerie sur les 5 dernières années de la société sera présenté aujourd’hui à 13h30, devant la Commission d’agrément des éco-organismes (pouvoirs publics, collectivités, entreprises et associations) ainsi que l’ensemble des « nouveaux principes de gouvernance« . Eco-Emballages devra « expliquer la situation financière » de la société et « présenter les orientations pour la gouvernance future« , précise Olivier Desforges, administrateur et membre du nouveau comité exécutif.
En pleines négociations sur le climat à Poznan, en Pologne, Jean-Louis Borloo avait fortement réagi le 9 décembre dernier à l’annonce des placements hasardeux d’Eco-Emballages. Le ministre de l’Ecologie avait réclamé que « des mesures soient prises, à défaut de quoi l’agrément de l’Etat sera suspendu« , précisant ne pas accepter que 60 millions d’euros destinés aux collectivités locales soient placés dans un paradis fiscal.
Retrait « pas à l’ordre du jour »
Si un retrait de l’agrément d’Eco-Emballages ne serait « pas à l’ordre du jour« , selon Philippe Rapeneau, président de la Commission d’agrément et vice-président d’Amorce, la situation devrait accélérer la création d’une autorité de contrôle des éco-organismes, prévu initialement dans le projet de loi Grenelle 1, mais finalement abandonner provisoirement.
Du côté du collectif écologiste de France Nature Environnement, Michel Georges, qui représente FNE à la commission d’agrément est clairement sceptique sur la situation actuelle : « Eco-emballages s’est engagé, lors du Grenelle de l’environnement, à revoir ses barèmes et à contribuer à une réelle réduction des emballages. Nous souhaitons que ces engagements se concrétisent. En attendant, nous refusons de donner un blanc-seing aux activités d’Eco-emballages. ». Pour FNE, il est urgent que les éco-organimes évoluent vers plus de transparence.
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