Nathalie Kosciusko-Morizet avait demandé de réfléchir à une gestion plus citoyenne des fêtes de Noël dans les collectivités, période d’intenses gaspillages fortement productrice de déchets. L’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (Ademe) publie aujourd’hui une étude éclairante et préconise une liste de bonnes pratiques, qui devrait donner lieu prochainement à un guide et une charte d’engagement.
Poursuivant le travail démarré en décembre 2007 sur les marchés de Noël pour que cette fête ne soit plus synonyme de gaspillages et d’atteintes à l’environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, a souhaité que l’ADEME pilote une étude pour mesurer les impacts environnementaux des fêtes de fin d’année et puisse proposer des recommandations pour accompagner les élus vers un Noël plus responsable.
Les premiers chiffres issus de cette étude réalisée sur 10 villes dont Strasbourg, Grenoble ou Besançon, permettent de constater les progrès qu’il est possible de réaliser. Selon l’agence française, les économies potentielles pourraient représenter jusqu’à 4% des consommations énergétiques de la Ville pour la part des illuminations de Noël dans l’éclairage public, jusqu’à 62 MWh consommés par les marchés de Noël, parfois une augmentation de la production de déchets d’emballages et 75 g de déchets produits par visiteurs des marchés de Noël.
« Une fête pour l’environnement »
Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, a annoncé que les résultats de cette étude donneront lieu à la réalisation d’un guide pratique et d’une Charte d’engagement à destination des élus qui seront présentés début 2009 : « Après le temps de la prise de conscience, il est nécessaire de fournir à tous les élus les outils indispensables pour que Noël 2010 soit également une fête pour l’environnement. » L’étude, articulée autour de 4 principaux thèmes générateurs d’impacts, l’énergie, les déchets les transports et les achats a permis d’identifier dès à présent différentes bonnes pratiques.
Elle préconise tout d’abord de réduire l’énergie consommée par les éclairages de Noël ainsi que les émissions de GES. Les collectivités locales égayent les centres villes et les rendent attrayants avec l’utilisation de décorations lumineuses et le renforcement des éclairages publics. En la matière, l’Ademe conseille la limitation des durées et du périmètre d’éclairage, l’installation de LED, la sensibilisation des habitants, des commerçants et des exposants du marché de Noël, et la limitation des puissances installées pour les chalets dans les marchés de Noël.
L’Ademe propose de faciliter les transports alternatifs pour l’accès au centre ville. L’attraction vers les centres villes est forte pendant cette période et occasionne de nombreux déplacements en voiture individuelle. Selon l’agence, les bonnes pratiques dans ce domaine serait la promotion des déplacements en transports publics (gratuité ou tickets longue durée), la mise en place de dessertes spécifiques du centre ville et la mise en place de parking relais en périphérie.
Produire moins de déchets
Il s’agit également de produire moins de déchets. Car l’Ademe rappelle que les décorations de Noël en ville peuvent introduire des éléments susceptibles d’avoir une durée de vie courte, augmentant ainsi la production de déchets de la collectivité. Afin de réduire cette production excessive de déchets en décembre, il conviendrait d’organiser la distribution de sacs à sapin, la replantation des sapins enracinés et sur le marché de Noël, de travailler à la sensibilisation des exposants, à l’utilisation de verres consignés pour les ventes de boissons et à la mise en place d’une collecte sélective sur la voie publique.
Mais selon l’étude, à Noël, il s’agirait de mieux consommer en achetant plus responsable. Habituellement, la période de Noël est une période de très forte consommation. C’est donc une période propice pour communiquer sur des achats moins générateurs de déchets et d’impacts. Pour l’Ademe, les bonnes pratiques consisterait à promouvoir la vente de produits locaux ou fabriqués artisalement, l’installation de chalets en bois pour le marché de Noël, réutilisés chaque année, l’insertion de clauses environnementales dans les achats d’illumination ou la constitution de colis de Noël, et à développer la sensibilisation des habitants et visiteurs du marché de Noël.
Surcoût de consommation pour les ménages
Enfin, concernant les illuminations de Noël, l’Ademe rappelle que c’est aussi des consommations d’énergie et émissions de CO2 par les ménages. La consommation des illuminations de noël pour les logements est estimée à 75 GWh/an soit une puissance moyenne appelée de 950 MW (soit 3/4 d’une tranche de centrale nucléaire de 1.300 MW). Les émissions de CO2 peuvent ainsi être estimées à 10.000 tonnes / an.
La consommation d’un sapin serait d’environ 2,5 kWh, avec un sapin décoré avec 1 guirlande de 6 m d’une puissance moyenne de 39 W, éclairage sur une durée de durée 3h/j pendant 3 semaines. Concernant la consommation des décorations extérieures, pour une maison individuelle, elle serait de 16 kWh, avec une décoration avec 10 m de guirlande d’une puissance moyenne 13W/m et un motif lumineux de 60 W éclairage d’une durée 4 h/j pendant 3 semaines.
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