C’est une baisse sans précédent que l’Opep vient d’annoncer. Réunie cette semaine à Oran en Algérie, l’organisation des pays exportateurs de pétrole a décidé de réduire de 2,2 millions de barils par jour… sans aucune conséquence sur les marchés pétroliers toujours orientés à la baisse.
Dès le 1er janvier 2009, les 11 pays membres de l’Opep soumis aux quotas, à l’exclusion de l’Irak et de l’Indonésie, réduiront de manière drastique leur production. Troisième baisse en seulement 4 mois, cette réduction de 2,2 millions de barils par jour représente cependant une décision majeure. Il s’agit en effet de la plus forte baisse depuis la mise en place des quotas de production en 1982.
Globalement, les réductions successives de quotas de production depuis septembre dernier, représentent 4,2 millions de barils par jour. A situation d’urgence, mesure d’urgence donc. Car les grands pays exportateurs de pétrole s’inquiètent désormais tous de ce retournement de conjoncture violent sur les marchés du pétrole. En seulement 5 petits mois, les cours du brut ont dégringolé de 70%, sans qu’aucune de ses décisions n’ait eu le moindre impact.
La Russie aussi
Parallèlement, le cartel a demandé à d’autres pays producteurs d’imiter sa stratégie de réduction de l’offre pétrolière. L’Azerbaïdjan et la Russie pourraient également baisser leur production 2009 d’environ 300.000 barils par jour chacun. Moscou a d’ailleurs invité l’Opep à organiser un prochain sommet en Russie. « Nous avons initié un dialogue régulier sur l’énergie avec l’Opep. Nous considérons qu’un statut d’observateur permanent permettrait une meilleure coordination », a expliqué le vice-Premier ministre russe, Igor Setchine.
Si l’état d’urgence est donc déclenché à l’Opep, les marchés pétroliers ne semblent pas sensibles aux mesures annoncées à Oran. Il y a quelques heures, les cours du baril ont encore atteint un nouveau plancher en séance, à 36 dollars.
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