La DGCCRF établit chaque année un bilan des résultats des plans de surveillance et de contrôles des résidus de pesticides dans les productions végétales. Le bilan 2007 révèle une contamination des fruits, légumes et céréales encore plus fortes qu’en 2006.
Le bilan des données 2007 a été publié le 5 janvier 2009 par la La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Le programme 2007 a conduit à l’analyse de 5.412 échantillons de fruits et légumes frais ou transformés, de produits destinés à l’alimentation infantile, produits destinés à l’alimentation animale, de céréales et de produits végétaux biologiques mis sur le marché français, dont 968 dans le cadre du plan de contrôle.
La répartition des échantillons selon leur origine (hors produits biologiques et produits destinés à l’alimentation animale) est la suivante : 67,1 % sont d’origine française, 18,2 % ont pour origine les autres États membres de l’Union européenne, 14,5 % sont importés de pays tiers et 0,2 % sont d’origine non déterminée. Les analyses ont porté sur la recherche et le dosage de 266 matières actives. Les molécules les plus souvent retrouvées sont des insecticides et des fongicides. Le plan de surveillance a porté sur 4.444 échantillons.
S’agissant des résultats du plan de surveillance des fruits et légumes (3.742 échantillons), 47,9 % des échantillons ne contiennent pas de résidus de pesticides. Des teneurs inférieures à la limite maximale résiduelle (LMR) ont été détectées pour 44,5 % des échantillons. 92,4 % des fruits et légumes analysés respectent donc la réglementation. Les LMR ont été dépassées dans 7,6 % des cas (3,8 % en ne considérant que les dépassements des LMR communautaires).
Parmi les légumes, 58,7 % ne contiennent pas de résidus et en moyenne 7,2 % sont non conformes. Les dépassements concernent essentiellement les poivrons et piments, les tomates, les poireaux, les laitues et les épinards. À l’inverse, les carottes, les pommes de terre, les endives et les concombres présentent un taux de dépassement de la LMR inférieur à la moyenne (en ne considérant que les légumes pour lesquels le nombre d’échantillons analysés est représentatif).
70,3% de fruits contaminés
Quant aux fruits, 29,7 % ne contiennent pas de résidus et en moyenne 8,5 % sont non conformes. Les dépassements concernent essentiellement les fraises, les mandarines et les raisins. À l’inverse, les pêches, les bananes et les pommes ont un taux de dépassement de la LMR inférieur à la moyenne (en ne considérant que les fruits pour lesquels le nombre d’échantillons analysés est représentatif).
Les céréales et les produits céréaliers présentent 8,2 % de non conformité sur 282 échantillons. Les contrôles de la production biologique ont porté sur 256 échantillons, avec un taux de non conformité de 3,1 %. Enfin, aucune non conformité n’a été décelée sur les produits transformés, les produits d’alimentation pour animaux, les produits d’alimentation infantile, les thés, infusions, café et les épices.
Le plan de contrôle a été principalement orienté sur les carottes, les citrons, les concombres, les endives, les salades, les tomates, les pêches et les mandarines. Il a porté également sur les non-conformités résultant des alertes communautaires ; à ce titre, 968 échantillons ont été prélevés : 10,6 % des échantillons ont dépassé les LMR.
Contamination en forte progression
Selon la DGCCRF, 52,1% des fruits et légumes, au lieu de 45% en 2006, contiennent des résidus de pesticides, avec 7,6% au lieu de 6% en 2006, de dépassement des Limites Maximales en Résidus (LMR). Concernant les fruits, 70,3% contre 65% en 2006, contiennent des résidus de pesticides et 8,5% contre 5,5% en 2006) sont non conformes.
Par ailleurs, 41,3% contre 35% en 2006 des légumes contiennent des résidus de pesticides et 7,2% contre 6,3% ne sont pas conformes au regard de la réglementation. Plus encore, 8,2% des céréales et des produits céréaliers sont désormais non conforme à la réglementation contre 0,4% en 2006.
Inverser cette logique
Commentant ces résultats alarmants, François Veillerette, président de l’association écologiste MDRGF tire la sonnette d’alarme : « Les chiffres de contamination de la DGCCRF montrent clairement une augmentation, parfois forte, de la contamination des fruits, légumes et céréales par les résidus de pesticides avec une nette augmentation des dépassements de LMR également. ».
Pour le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures, « Ce constat nous montre que notre agriculture dépend toujours trop de l’utilisation massive de pesticides, dont on sait qu’ils sont souvent dangereux pour l’homme et son environnement. Il faut donc tout mettre en oeuvre pour inverser cette logique, notamment en accélérant le plan de réduction de 50% de l’usage des pesticides décidé dans le cadre du Grenelle et en amplifiant fortement le soutien à la production biologique dans notre pays. La forte pression des lobbies agro-industriels et phytosanitaires actuelle ne doit pas pousser le gouvernement à renier ses promesses dans ce domaine ».
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