Décidément, la crise actuelle n’épargne personne, pas même les jeunes opérateurs d’énergie comme Poweo, que beaucoup de spécialistes du secteur promettaient, il y a encore quelques mois à un bel avenir. En mal de trésorerie, l’entreprise de Charles Beigbeder est contraint de réduire la voilure.
En cette période de grand froid, le projet de centrale au gaz de Poweo en Meurthe-et-Moselle n’a jamais semblé aussi pertinent. Si l’opérateur alternatif dispose désormais de quasiment toutes les autorisations, les liquidités manqueraient selon une information du quotidien Les Echos. Une situation symptomatique des difficultés rencontrées actuellement par l’entreprise de Charles Beigbeder.
On sait que la France manque cruellement de petites et moyennes centrales électriques disposant de la réactivité nécessaire pour renforcer la production énergétique française notamment lors des pics de consommation dans les périodes de grand froid. Conscient de ce manque, Poweo s’était engagé depuis sa création à investir dans ce type d’équipements.
Concrètement, la centrale à gaz devrait s’implanter à Toul, en Meurthe-et-Moselle. D’une puissance de 420 mégawatts, la centrale aurait d’ores et déjà obtenu toutes les autorisations nécessaires, et les fournisseurs auraient même été présélectionnés.
La crise est passée par là
Mais depuis quelques mois, la crise boursière et financière est passé par là, comme le souligne Les Echos. En mal de financement, chahuté en Bourse, la société de Charles Beigbeder aurait des difficultés à convaincre les investisseurs du bien-fondé de son projet. Car la centrale a un coût : 350 millions d’euros exactement et c’est le genre de somme qu’il devient compliqué à réunir aujourd’hui. « C’est difficile » reconnait le patron-fondateur de Poweo, dont le titre à la Bourse a été exécuté par les spéculateurs, perdant 65% en une petite année.
Car au-delà du cas de Toul, Poweo est confronté à une crise de confiance des investisseurs qui pourrait sérieusement freiner son plan de marche. La défiance de la Bourse vis-à-vis du jeune opérateur d’énergie devient en effet problématique, comme le concède son président. « Notre objectif, c’est désormais que le résultat d’exploitation soit à l’équilibre sur l’ensemble de l’année 2009 », annonce Charles Beigbeder. Un retour à la raison et au court terme plutôt rassurant en terme financier, mais contraignant dans sa quête de nouveaux clients et de parts de marché.
Réduction des coûts
En attendant des jours meilleurs, Poweo a annoncé notamment l’abandon de son projet de centrale au charbon au Havre, l’arrêt des recrutements, et un programme drastique de réduction des coûts. De quoi permettre au jeune groupe, de retrouver la confiance de ses partenaires et de la Bourse ? C’est en tout cas ce qu’espère Charles Beigbeder, qui assure que son groupe devrait atteindre les 500 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2008.
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