L’Institut de veille sanitaire (INVS) vient de rendre son rapport concernant l’exposition environnementale à l’amiante des riverains des roches amiantifères. Seuls les sites de Termignon en Savoie et Val-de-Péas dans les Hautes-Alpes pourraient posés problème, en terme d’exposition à risques.
Pour répondre à la saisine de la Direction générale de la santé sur l’impact sanitaire associé aux expositions environnementales à l’amiante, l’Institut de veille sanitaire s’est associé au Bureau de recherches géologiques et minières et au Laboratoire d’étude des particules inhalées pour mener une étude concernant les affleurements de roches amiantifères en France continentale. La Corse faisant l’objet d’étude par ailleurs n’a pas été inclus dans cette étude.
L’objectif de l’étude est d’évaluer les expositions environnementales actuelles des populations à l’amiante en provenance de ces affleurements, en décrivant les phénomènes de transfert de fibres dans l’air dans différentes circonstances d’exposition des populations. Seule l’exposition par inhalation considérée majoritaire est prise en compte.
La méthode exploite deux approches complémentaires, qualitatives et quantitatives, d’évaluation des expositions aux fibres d’amiante : le jugement d’expert et la métrologie. Le critère de friabilité de la roche est un facteur majeur dans l’émission de fibres sur un affleurement.
Perturbations éoliennes faibles
Il s’avère également que les mécanismes de perturbations de la roche sont déterminants pour induire ou non une émission. Selon qu’elles sont éoliennes ou anthropiques, les perturbations mécaniques peuvent conduire à des niveaux d’émission très contrastés. Dans des conditions d’érosion exclusivement éolienne, les résultats de mesures montrent que les niveaux de concentrations en fibres d’amiante au niveau des habitations et à proximité de l’affleurement restent très faibles (<1F>5?m/L), même pour les sites présentant les conditions les plus favorables à l’envol de fibres.
En revanche, les perturbations anthropiques associées à des déplacements de personnes sur l’affleurement et à la manipulation manuelle de roche conduisent à des teneurs élevées de fibres émises dans l’air (plusieurs centaines F>5?m/L). Il faut toutefois relativiser ces niveaux d’émission compte tenu des circonstances d’exposition ponctuelles et aux effectifs réduits de populations fréquentant ces sites localisés en haute montagne, recouverts par la neige une partie de l’année.
2 sites à risques
Ainsi, parmi les 13 affleurements pour lesquels la présence d’amiante est avérée au niveau de la roche affleurante, deux sites jugés les plus à risques d’exposition ont fait l’objet de mesures visant à réduire l’accès aux affleurements : la Girarde dans la commune de Termignon (73) et Val-de-Péas dans la commune de Château-Ville-Vieille (05).
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