Roselyne Bachelot-Narquin a présenté mercredi dernier le classement des établissements de santé en matière d’infections liées aux soins ainsi que les nouvelles mesures qui seront mises en place en 2009 pour poursuivre la lutte contre ces infections. Globalement, les chiffres sont encourageants, parmi les meilleurs en Europe.
Des nouveaux indicateurs nationaux seront établis. L’évaluation des risques ainsi qu’une transparence totale ont conduit le ministère à publier le classement des établissements par département. Roselyne Bachelot-Narquin a placé la sécurité ainsi que le lien de confiance entre les patients et le personnel de santé au c?ur de son approche.
Par ailleurs, la ministère de la Santé a décidé de publier la liste des 162 établissements, mauvais élèves, qui ne mesurent pas la fréquence des infections dans leur site opératoire. ?Nous avions 300 établissements il y a un an qui ne suivaient pas ces infections dans les blocs opératoires. Ils ne sont plus que 162 (.) néanmoins, 162 c’est trop?, a estimé Roselyne Bachelot-Narquin.
Moins de 5%
A lire les relevés publiés, il apparait que les indicateurs du tableau de bord sont en nette amélioration. Selon les chiffres communiqués par le ministère de la santé, le taux d’infections nosocomiales en France est parmi le plus faible par rapport à celui observé dans les autres pays européens. L’Hexagone est ainsi passé sous la barre symbolique des 5% de prévalence en 2006, avec 17.820 patients infectés soit une prévalence moyenne de patients infectés de 4,97%.
Pour le ministère de la Santé, ces résultats très satisfaisants prouvent l’intérêt que les établissements portent sur ce sujet et c’est pourquoi la ministre a décidé de renouveler la journée consacrée à l’hygiène des mains (primordiale pour lutter contre ces infections) qu’elle avait mise en place l’année dernière. Celle-ci se tiendra le 5 mai prochain.
Des objectifs plus ambitieux pour 2012
Le Programme 2009-2012 fixe 6 grandes orientations à savoir : promouvoir une culture partagée de qualité et de sécurité des soins, optimiser le recueil et l’utilisation des données de surveillance, anticiper et détecter l’émergence d’agents pathogènes à potentiel épidémique, maintenir l’usager au centre du dispositif, améliorer l’organisation du dispositif de prévention des infections associées aux soins et promouvoir la recherche sur les infections associées aux soins.
Pour 2012, de nouveaux indicateurs de résultats seront utilisés pour compléter la mesure des actions et l’organisation des établissements de santé. Concrètement, des objectifs de résultats sur des pratiques à risque et la maitrise des bactéries multi-résistantes aux antibiotiques sont fixés aux établissements de santé.
Mesures plus strictes
L’incidence des bactériémies associées aux cathéters veineux centraux (CVC) en réanimation : elle doit être inférieure à 1/1000 jours d’exposition aux cathéters veineux centraux. L’incidence des infections du site opératoire pour 100 actes, pour les patients à faible risque en chirurgie programmée doit diminuer de 30%. Les interventions ciblées sont la hernie de paroi, la cholécystectomie, la chirurgie orthopédique prothétique, la césarienne, la chirurgie du sein, des veines périphériques et le pontage coronaire.
Par ailleurs, l’incidence, pour 100 admissions, des accidents exposant au sang pour les personnels dans les établissements de santé doit baisser de 20%. Enfin, l’incidence des SARM pour 1 000 journées d’hospitalisation doit diminuer de 20% et la proportion des souches d’entérocoques faecium résistants aux glycopeptides doit rester inférieure à 2% sur le territoire national.
Depuis 1988
Les infections nosocomiales (IN) sont les infections contractées dans un établissement de santé. Les infections peuvent être directement liées aux soins dispensés au patient (par exemple l’infection sur cathéter) ou simplement survenir lors de l’hospitalisation, indépendamment de tout acte médical.
En matière de lutte contre ces infections, les pouvoirs publics ont fixé depuis 1988 une priorité continue et volontariste à réduire significativement le nombre d’infections nosocomiales mais également à réduire la fréquence des bactéries multi-résistantes aux antibiotiques. Si d’importants efforts ont été entrepris depuis plus de 10 ans dans le domaine, les maladies nosocomiales tuent encore 4.000 patients par an en France.
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