Le plus grand des primates est aussi le plus rare. L’ONU lance une grande campagne d’information avec l’Année internationale du Gorille 2009 afin de mobiliser l’ensemble de la planète à la protection de ce singe déclaré en voie d’extinction critique.
Trois projets destinés à lutter contre l’extinction d’un des plus proches parents de l’être humain ont été présentés le 15 janvier dernier par l’ONU, alors que diverses manifestations marquant l’Année internationale du Gorille (YoG) 2009 ont débutés. Ces projets, définis par la Convention du PNUE sur les espèces migratrices (UNEP/CMS) qui ont besoin du soutien des gouvernements et des entreprises, sont destinés à améliorer les perspectives du gorille de la rivière Cross, le primate le plus rare d’Afrique.
Proposés par la Société pour la Conservation de la Faune Sauvage (« Wildlife Conservation Society »), les projets incluent des initiatives éducatives et des campagnes de sensibilisation au sein des populations locales afin de modérer la chasse, les feux de brousse et l’abattage d’arbres, en parallèle à l’établissement des initiatives « gardien de gorille » basées sur les communautés. L’implication des communautés dans les activités de conservation sera promue comme venant supplémenter les approches plus gouvernementales.
Un des projets comprend également la récolte de données scientifiques additionnelles sur la population évasive des gorilles de la Rivière Cross au Cameroun et au Nigéria afin d’améliorer la conservation de ces grands singes et de leur habitat. L’identification de nouveaux habitats adéquats et le potentiel d’accéder à des nouveaux fonds carbone émergents de plusieurs millions de dollars pourraient s’avérer cruciaux pour les perspectives à long-terme des gorilles.
Financer des forêts
Dans le cadre de la Convention de l’ONU sur les changements climatiques, le financement de forêts dans le but de réduire la déforestation et les rejets de gaz à effet de serre est en considération par les gouvernements. Le projet consiste à déterminer si l’habitat du Gorille de la rivière Cross peut attirer les investisseurs et ainsi améliorer la conservation, les moyens d’existence locaux et le combat contre le changement climatique.
D’autres projets, qui doivent prochainement être approuvés dans le cadre du Plan d’action de l’Accord sur les Gorilles de la CEM, couvriront également les populations des autres sous-espèces dans les dix pays africains où des gorilles peuvent encore être trouvés. Les fonds récoltés au cours de l’Année du Gorille soutiendront ces projets innovateurs.
Selon Achim Steiner, Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE : « En soutenant l’Année du Gorille, les pays, entreprises et citoyens n’agiront pas seulement pour la sauvegarde d’importantes espèces très en vue, mais aussi pour un vaste ensemble de la biodiversité forestière dont dépendent de nombreuses personnes. Une biodiversité qui renferme peut-être des indices pour des avancées en pharmaceutique, pour des meilleures récoltes, pour de nouveaux matériaux intelligents, et pour des procédés qui seront urgemment nécessaires pour un 21e siècle durable« .
Rôle crucial en Afrique
Robert Hepworth, Secrétaire exécutif de la CEM affirme que « Les gorilles jouent un rôle crucial pour le maintien des forêts pluviales tropicales en Afrique, lesquelles sont un des piliers clés d’un climat mondial équilibré. Le futur de ces forêts dépend des gorilles qui sèment les graines des prochaines générations d’arbres. L’Année du Gorille est une opportunité unique d’assurer le soutien des gouvernements, des entreprises et de la société civile pour la survie de notre plus proche parent. L’Accord sur les gorilles établi le cadre pour une approche innovatrice et hautement prometteuse impliquant les communautés locales« .
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