L’Institut National du Cancer, le CépiDc de l’Inserm (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès) et l’Institut thématique cancer de l’INSERM ont présenté hier un « Atlas de la mortalité par cancer en France ». Le cancer frappe encore les Français de manière très inégale selon les régions.
Cet atlas vise à la fois à établir un état des lieux récent des disparités spatiales de mortalité par cancer ainsi qu’une analyse des changements intervenus dans la distribution géographique de la mortalité par cancer. Dominique Maraninchi, président de l’INCa, a souligné, en ouverture de la conférence de presse, l’importance de ce travail et la nécessité de le prendre en compte dans les nouveaux engagements à venir pour la lutte contre le cancer, afin d’agir de façon marquante pour diminuer la mortalité et lutter contre les inégalités et disparités.
L’ouvrage met particulièrement l’accent sur trois thématiques : l’évolution de l’ampleur des disparités inter et infrarégionales, l’évolution de l’organisation spatiale des disparités permettant de repérer d’éventuelles recompositions régionales ou locales, et enfin la comparaison systématique de la mortalité entre les hommes et les femmes, les profils de cancers étant très différents pour les deux sexes.
Martine Le Quellec-Nathan, directrice de la santé publique à l’INCa, a souligné que cet atlas permettait « pour la première fois de comparer les évolutions entre 4 périodes et de repérer les changements intervenus dans la distribution géographique de la mortalité entre les années 1970 et 2004« . Il montre notamment une réduction des écarts territoriaux pour un nombre important de cancers : broncho-pulmonaire, vessie, prostate, thyroïde, hémopathies pour les hommes et sein, ?sophage, vessie, ovaires, hémopathies lymphoïdes pour les femmes.
Appels à projets
Martine Le Quellec-Nathan a souligné la nécessité, pour accroître les connaissances, de poursuivre des recherches sur les facteurs intervenant dans les processus inégalitaires, l’augmentation des inégalités de santé infrarégionales (disparité centre/périphérie, disparités intra urbaines) et les mutations socio-économiques, sociodémographiques des territoires et l’impact sur la santé des populations. L’INCa annonce lancer des appels à projets de recherche dans les domaines de l’épidémiologie, des sciences humaines et sociales et de la santé publique pour mobiliser des équipes pluridisciplinaires sur l’analyse des inégalités face aux cancers.
Les données exploitées (8 millions de décès par cancers entre 1970 et 2004) sont issues des fichiers du CépiDc de l’Inserm, chargé de la production annuelle de la statistique des causes médicales de décès en France. Pour Eric Jougla, épidémiologiste au CépiDc : « globalement on observe une diminution des taux standardisés de mortalité par cancer, quelle que soit la région, mais d’importantes disparités géographiques persistent, plus marquées pour les hommes, variables selon les localisations et qui ont tendance à être stables ou à s’atténuer dans le temps« .
Mieux en Alsace et en Bretagne
Certaines tendances générales du niveau de mortalité se dégagent comme une amélioration pour l’Alsace et les villes de Bretagne, une stagnation dans le Nord et en Picardie et une détérioration dans les zones rurales enclavées et le pourtour méditerranéen.
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