Cette fois, c’est confirmé. Nicolas Sarkozy vient officiellement d’annoncer la construction en France d’un 2e EPR qui sera confié à EDF, associé à GDF-Suez. La nouvelle est évidemment diversement appréciée.
L’EPR de Flamanville actuellement en construction ne restera pas seul bien longtemps. Le Président de la République vient de confirmer le lancement d’un nouveau réacteur de 3e génération. Nicolas Sarkzoy avait déjà évoqué l’opportunité de construire en France un 2e ou un 3e EPR en France, dossier sur lequel EDF et GFD Suez étaient les premiers candidats.
C’est à Penly, en Seine-Maritime que s’implantera le 2e EPR français à partir de 2012. La mise en chantier et l’exploitation de ce deuxième EPR (European Pressurized Reactor) seront donc confiées à EDF. Concrètement, EDF devrait être en effet majoritaire dans la société qui va créer pour l’occasion, en association avec GDF Suez.
Penly
La centrale nucléaire actuelle de Penly est située sur les communes de Saint-Martin-en-Campagne et Penly sur la côte de la Manche, entre Le Tréport et Dieppe et à 70 kilomètres de Rouen, en Seine-Maritime. Construite et exploitée par EDF, cette centrale dotée de deux réacteurs à eau pressurisée de 1.300 MW chacun. C’est donc le site EDF de Penly qui accueillera d’ici 2012 le réacteur nucléaire de 3e génération, sur le modèle déjà en construction à Flamanville.
Cette décision est réjouit évidemment l’électricien français. Pour Pierre Gadonneix, patron d’EDF, « Ce soutien conforte la stratégie industrielle engagée par le Groupe sur le long terme dans le développement de moyens de production sans CO2, notamment nucléaires. C’est également une excellente nouvelle pour l’ensemble de la filière nucléaire et pour l’emploi en France. La réalisation d’un second EPR pilotée par EDF confortera la sécurité d’approvisionnement du pays et de l’Europe dans les années à venir, dans un contexte de hausse de la demande. »
Un site adapté
EDF précise que le site de Penly en Seine-Maritime présente « toutes les caractéristiques techniques pour accueillir un nouveau réacteur de technologie EPR ». L’électricien français confirme qu’il associera à la réalisation de ce second EPR français des industriels, notamment GDF-Suez, dans le cadre de partenariats équilibrés, comme dans le passé Electrabel dans les centrales de Chooz et de Tricastin et plus récemment Enel dans le futur réacteur nucléaire EPR à Flamanville.
Cette décision est également une bonne nouvelle pour le département de Seine-Maritime, notamment en terme d’emplois. Pour le maire PCF de Dieppe, interviewé par l’AFP, cette construction représente « une compensation extraordinaire » pour une région « qui souffre de la crise de l’automobile ». Selon Sébastien Jumel « Cela représente 2.000 emplois pendant les cinq ans du chantier et 300 emplois pérennes après ».
Une « décision absurde »
Du côté des anti-nucléaires, les réactions sont évidemment très différentes et plutôt vives. Pour Greenpeace, qui condamne avec le plus grande fermeté la décision de Nicolas Sarkozy, « Cette relance du nucléaire, décidée sans concertation, sans transparence, sans évaluation des besoins énergétiques, constitue un passage en force inacceptable et digne des années 1970 et non de la France de l’après-Grenelle ».
Selon Yannick Rousselet, de Greenpeace France « Une telle décision n’a qu’un seul objectif : satisfaire quelques lobbies comme Areva, EDF ou GDF-Suez ». L’association écologiste annonce qu’elle compte employer les moyens qu’elle jugera adaptés pour contrer cette « décision absurde ». Pour France Nature Environnement, cette décision est une « erreur historique ».
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