Plus de deux tiers des consommateurs � travers le monde pensent que leur pays devrait adopter ou utiliser davantage l’�nergie nucl�aire… mais seulement 37% en France. C’est ce que r�v�le une enqu�te internationale dont les r�sultats sont publi�s aujourd’hui par le cabinet international Accenture.
Cette enqu�te, r�alis�e aupr�s de plus de 10 000 personnes dans 20 pays, indique que 29 % des consommateurs interrog�s sont partisans sans r�serve d’une adoption ou d’un renforcement du nucl�aire, tandis que 40 % y seraient favorables si leurs inqui�tudes � ce sujet �taient dissip�es. Toutefois, et cela doit servir de mise en garde pour les producteurs d’�nergie nucl�aire et les responsables politiques, les avis se sont polaris�s au cours des derni�res ann�es.
L’enqu�te constate que, globalement, l’opinion a bascul� en faveur de l’�nergie nucl�aire : 29 % des personnes interrog�es se disent plus favorables au lancement ou au renforcement d’un programme nucl�aire dans leur pays qu’elles ne l’�taient il y a trois ans. Toutefois, pr�s d’une sur cinq (19 %) d�clare l’inverse.
� Les pr�occupations quant � la s�curit� �nerg�tique, � la volatilit� des cours des combustibles fossiles et au changement climatique font remonter la cote du nucl�aire chez les consommateurs �, observe Jean-Marc Ollagnier, Directeur G�n�ral Europe de l’activit� Energie et Ressources d’Accenture. � Cependant, les responsables politiques et les producteurs d’�nergie ne doivent pas consid�rer le consentement du public comme acquis. Les pouvoirs publics et le secteur �nerg�tique doivent �tre conscients de la fragilit� persistante de ce soutien au nucl�aire. �
Alors que, dans leur grande majorit� (88 %), les consommateurs estiment important pour leur pays de r�duire la d�pendance aux combustibles fossiles, ils ne sont que 43 % � penser que les �nergies renouvelables ne peuvent pas � elles seules pallier la p�nurie de ces derniers, 39 % �tant de l’avis contraire. Plus de quatre consommateurs sur dix (43 %) voient dans l’�nergie nucl�aire un moyen de r�duire les �missions de carbone � l’avenir, parmi lesquels 9 % appellent exclusivement � une intensification des programmes nucl�aires pour lutter contre la d�pendance aux combustibles fossiles, tandis que 34 % souhaitent un panachage du nucl�aire et des �nergies renouvelables.
Les consommateurs demandent plus d’information
Parmi les opposants � la production d’�nergie nucl�aire dans leur pays, les trois principales motivations tiennent � des inqui�tudes concernant l’efficacit� des solutions de retraitement des d�chets (91 %), la s�curit� des centrales (90 %) et leur d�mant�lement (80 %). Dans chaque cas, pr�s de la moiti� (45 %) de ces opposants d�clarent que, s’ils �taient davantage inform�s sur ces trois aspects, ils pourraient changer d’avis, du moins dans une certaine mesure.
Un peu plus d’un quart seulement (28 %) des personnes interrog�es se jugent bien ou tr�s bien inform�es sur la politique nucl�aire de leur pays, alors que pr�s de trois quarts d’entre elles (72 %) d�plorent une insuffisance, voire une absence totale d’information.
Manque de transparence des pouvoirs publics
� La transparence de l’information est le facteur le plus important du soutien des consommateurs et les r�sultats de notre enqu�te montrent que l’opinion publique peut �voluer de mani�re significative en fonction des informations disponibles �, souligne Jean-Marc Ollagnier. � Les pouvoirs publics doivent justifier plus clairement leur politique nucl�aire afin de rallier l’adh�sion du public � leurs d�cisions d’intensifier, de limiter ou de poursuivre leur engagement dans ce domaine. �
L’enqu�te r�v�le de grandes disparit�s entre les r�ponses selon la localisation g�ographique, le sexe et l’�ge des personnes consult�es. A titre d’exemple, alors que 43 % d’entre elles sont favorables � l’�nergie nucl�aire en tant que moyen de r�duire la d�pendance aux combustibles fossiles, que ce soit employ�e seule ou en combinaison avec des �nergies renouvelables, les 55 ans et plus sont proportionnellement plus nombreux dans ce cas que les moins de 35 ans (51 % contre 38 %). De m�me, les hommes sont plus nombreux � se dire partisans du nucl�aire que les femmes (49 % contre 39 %).
Seulement 37% en France
Du point de vue g�ographique, le soutien le plus marqu� au nucl�aire comme substitut des combustibles fossiles (seul ou combin� � des �nergies renouvelables) provient de l’Inde (67 %), de la Chine (62 %), des Etats-Unis (57 %) et de l’Afrique du Sud (55 %). Ce soutien est bien moindre en France (37 %), en Italie (37 %), en Belgique (36 %), en Allemagne (31 %), au Br�sil (29 %), en Gr�ce (28 %) et en Espagne (28 %).
A la question � pensez-vous que votre pays doit adopter ou exploiter davantage l’�nergie nucl�aire, que ce soit spontan�ment ou si vos inqui�tudes sont apais�es ? �, la r�ponse est oui pour 69 % de l’ensemble du panel. Les Indiens, Chinois, Sud-africains ou Am�ricains sont les plus nombreux � r�pondre par l’affirmative (respectivement 96 %, 91 %, 88 % et 81 %). Les pays o� pr�dominent les r�ponses n�gatives sont l’Allemagne (50 %), la Gr�ce (49 %) et l’Espagne (49 %).
Les femmes plus inqui�tes que les hommes
En ce qui concerne la r�partition par sexe, les hommes sont plus nombreux que les femmes � soutenir le nucl�aire spontan�ment ou sous r�serve que leurs inqui�tudes soient apais�es (74 % contre 64 %). Par tranche d’�ge, les plus de 55 ans sont les plus fervents partisans du nucl�aire avec ou sans r�serve (75 % de r�ponses favorables), alors que les 25-34 ans sont les moins nombreux dans ce cas (64 %).
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