L’Afsset a publi� hier un rapport et un avis d’expertise sur la pollution de l’air par les particules fines et son impact sur la sant�. L’agence pr�conise de renforcer les efforts de r�duction de cette pollution et de consid�rer plus s�rieusement les cons�quences sanitaires des expositions m�me mod�r�es mais r�guli�res � cette pollution.
Selon l’avis de l’Agence fran�aise de s�curit� sanitaire de l’environnement et du travail, on ne peut trouver de seuil de pollution au-dessous duquel il n’y aurait pas d’impact sanitaire. De plus les expositions fr�quentes � des niveaux mod�r�s de pollution ont plus d’impact sanitaire que une exposition � un pics. L’Afsset recommande donc de donner la priorit� � la r�duction des pollutions � la source (combustion du bois, du charbon et du fioul, industries, transports, agriculture…).
Pour les auteurs de cet avis, la mise en ?uvre de seuils d’information et d’alerte relatifs aux particules ne pr�sente globalement pas de b�n�fice sanitaire substantiel. Elle permet toutefois d’informer les populations sensibles (femmes enceintes, enfants, personnes �g�es, personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires ou respiratoires) et de les inviter � adapter leurs comportements lors de pics.
Cette expertise de l’Afsset a �t� commandit�e en ao�t 2007 par les minist�res charg�s de l’�cologie et de la sant�. La mise en place d’une nouvelle m�thode de mesure � partir du 1er janvier 2007, prenant en compte la fraction volatile des particules, avait conduit � une augmentation des concentrations mesur�es.
Ces �pisodes ont amen� les minist�res � mettre en place un dispositif d’information du public ? notamment des personnes sensibles ? en cas de pics de pollution. Une circulaire minist�rielle du 12 octobre 2007 fixe des seuils d’information et d’alerte, respectivement � 80 �g/m3 et 125 �g/m3 en moyenne sur 24 heures.
Nouvelle directive europ�enne
En mai 2008, une nouvelle directive europ�enne sur la qualit� de l’air a fix� des objectifs de r�duction de la concentration moyenne en particules dans l’air ambiant, avec des �ch�ances s’�talant entre 2014 et 2020. En revanche elle n’a pas retenu pour les particules de seuils d’information et/ou d’alerte, contrairement aux cas du dioxyde d’azote, du dioxyde de soufre ou de l’ozone. Le Grenelle de l’environnement a conclu qu’il fallait mettre en place un plan � particules � avec un objectif de 15?g/m3 (PM2,5), valeur cible en 2010 et obligatoire en 2015, soit une r�duction de 30% de la pollution, et avec atteinte � terme de la valeur guide de l’OMS (10?g/m3).
A ce jour, les connaissances scientifiques mettent en �vidence des effets ind�sirables des particules dans l’air ambiant sur la sant� de l’homme, qu’il s’agisse d’exposition de court terme ou d’exposition chronique. Cependant il n’est pas possible d’observer un seuil de concentration en particules en de�� duquel aucun effet sanitaire ne serait constat�.
97% de l’impact sanitaire
Ce sont les expositions fr�quentes, � des niveaux mod�r�s de pollution, qui sont responsables de l’essentiel de l’impact sanitaire, et non les pics de pollution. En effet 97% de l’impact sanitaire est attribuable � des niveaux mod�r�s, mais fr�quents (inf�rieur � 50�g/m3) et seulement 3% aux pics. Ainsi, pour prot�ger la sant� de la population vis-�-vis du risque li� aux particules dans l’air ambiant, la mise en place d’un dispositif d’information et d’alerte sur les pics de pollution particulaire ne saurait jamais �tre aussi efficace qu’une action sur le niveau moyen de la pollution aux particules.
La mise en ?uvre de seuils d’information et d’alerte relatifs aux particules permet toutefois une meilleure protection des populations sensibles lors de pics. Elle sensibilise aussi le public � la question de la pollution atmosph�rique.
R�duire les �missions � la source
En cons�quence, l’Afsset recommande de r�duire � la source les �missions de particules, pour r�duire l’exposition des personnes. Les sources d’�mission primaire de particules devront �tre cibl�es. Selon le Centre interprofessionnel technique d’�tudes de la pollution atmosph�rique (CITEPA), il s’agit de la combustion du bois, du charbon et du fioul dans le r�sidentiel et le tertiaire (27% des �missions), de l�industrie manufacturi�re (28%) et de l�agriculture/sylviculture (30%). Dans les zones urbaines, les transports contribuent �galement de mani�re importante (passant par exemple de 11% au niveau national � 30% en Ile de France).
Par ailleurs, l’agence conseille de cibler la communication vers les publics les plus sensibles : il s’agit des femmes enceintes, nouveau-n�s, enfants, personnes �g�es, de personnes atteintes de pathologie cardiovasculaire ou respiratoire (ant�c�dents d’infarctus du myocarde, asthme, etc.), de diab�te ou d’ob�sit�. Les personnes vivant pr�s de sources de pollution (axes routiers, sites industriels, zones d’activit� agricole, etc.) m�ritent aussi d’�tre consid�r�es du fait d’une exposition plus importante.
Consid�rer les donn�es �pid�miologiques et les niveaux de pollution
Enfin, afin de fixer les seuils d’information et d’alerte, l’Afsset propose de consid�rer conjointement les donn�es �pid�miologiques du Programme de surveillance air et sant� (Psas) de l’Institut de veille sanitaire (InVS), qui donnent un exc�s de risque pour la sant� (d�c�s anticip�s, hospitalisation…) pour diff�rents niveaux de pollution aux particules, ainsi que la distribution statistique des niveaux journaliers de particules au niveau national.
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