Le Pr�sident de la R�publique Fran�aise, se rend aujourd’hui � Kinshasa pour une visite officielle en R�publique D�mocratique du Congo (RDC). Il devrait �tre �videmment question des ressources naturelles et mati�res premi�res dont regorge la RDC, et qui sont la source de nombreux conflits.
Greenpeace esp�re dans un communiniqu� que la perception des for�ts tropicales africaines par le Pr�sident Fran�ais a chang� depuis son pr�c�dent passage dans la r�gion, au Gabon en juillet 2007. Selon l’organisation �cologiste, tout en exigeant de l’Europe qu’elle soit plus s�v�re avec les � fournisseurs de bois ill�gaux �, il avait malheureusement qualifi� � plusieurs reprises les for�ts du bassin du fleuve Congo de � mati�re premi�re extraordinaire �, exprimant ainsi la vision profonde de la France sur ce qu’est � la gestion durable des for�ts �.
Pour l’ONG, cette d�claration choquante signifiait la poursuite par la France, via l’Agence Fran�aise de D�veloppement (AFD), d’une politique tourn�e vers le soutient financier � l’exploitation industrielle des for�ts tropicales et l’encouragement au pillage des ressources naturelles au d�triment des populations foresti�res, de la biodiversit� et du climat. � Les for�ts tropicales de RDC ne peuvent pas �tre consid�r�es comme une simple mati�re premi�re, au m�me titre que certaines richesses mini�res. Il s’agit d’abord et avant tout du cadre de vie et du moyen de subsistance de millions de congolais, d’une biodiversit� irrempla�able, mais �galement d’un atout majeur pour le pays et la plan�te en mati�re de lutte contre les changements climatiques �, d�clare Ren� Ngongo, conseiller politique de Greenpeace Afrique � Kinshasa.
Greenpeace rappelle que la destruction des for�ts est responsable de 20% des �missions de gaz � effet de serre � l’�chelle mondiale. Les for�ts du bassin du Congo constituent la deuxi�me for�t tropicale humide la plan�te, mais cette ressource inestimable, encore relativement pr�serv�e, est menac�e : pr�s du tiers de la superficie de ces for�ts, soit l’�quivalent de la France, est d’ores et d�j� attribu� � l’exploitation foresti�re industrielle.
AFD critiqu�e
Selon l’ONG, l’AFD a toujours consid�r� que le meilleur moyen de g�rer durablement les for�ts et d’am�liorer le sort des populations foresti�res en Afrique centrale �tait de soutenir le secteur priv� industriel du bois. Aujourd’hui, Greepeace pr�cise que � la France envisage encore d’accorder des pr�ts � taux bonifi�s (des subventions) � certains industriels impliqu�s dans des scandales li�s au commerce de bois ill�gal ou � l’�vasion fiscale �.
Depuis des ann�es, pour l’association �cologiste, � l’argent du contribuable fran�ais finance directement l’expansion d’une exploitation qui d�grade les for�ts et les vide de leur biodiversit�, sans jamais avoir contribu� au d�veloppement �conomique et � la r�duction de la pauvret� �. � L’appui � la soci�t� civile et � la gouvernance foresti�re comme moyen d’assurer une redistribution des dividendes forestiers, tout en pr�servant le capital naturel, n’est toujours pas une orientation strat�gique de l’AFD, et ne semble manifestement pas �tre une volont� pr�sidentielle � pr�cise Gr�goire Lejonc, charg� de campagne for�ts pour Greenpeace France.
D’une logique d’exploitation � une logique de protection
Greenpeace demande � la France de passer d’une logique d’exploitation � une logique de protection des for�ts. En ces temps de crise, l’argent du contribuable fran�ais devrait �tre bien mieux utilis�, pour participer � l’�mergence dune soci�t� civile congolaise actrice d’un d�veloppement �conomique durable. Cette aide devrait appuyer de mani�re cons�quente le renforcement des capacit�s des administrations foresti�res (centrales et locales) et contribuer ainsi activement � l’am�lioration de la gouvernance, � la lutte contre la pauvret�, les changements climatiques et la perte de biodiversit�.
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