Alors qu’aujourd’hui les dermatologues v�n�rologues organisent aujourd’hui la 11�me journ�e nationale de pr�vention et de d�pistage anonyme et gratuit des cancers de la peau, l’Acad�mie de m�decine alerte une nouvelle fois les pouvoirs publics sur les dangers des 40.000 cabines de bronzage de plus en plus fr�quent�s par les fran�ais.
Jean Civatte pour l’Acad�mie de m�decine indique que les experts du centre de recherche sur le cancer du Royaume Uni (The Cancer Research United Kingdom) viennent de rappeler � nouveau que le m�lanome est le cancer de la peau le plus grave, et que sa fr�quence est actuellement sup�rieure � celle du cancer du col de l’ut�rus chez les jeunes anglaises. Les scientifiques britanniques insistent surtout sur la mise en cause des expositions aux rayons ultraviolets (RUV) des cabines de bronzage.
En Grande-Bretagne, on d�nombre actuellement 9.000 nouveaux cas par an de m�lanome, chiffre qui pourrait atteindre les 15.500 cas annuels d’ici quinze ann�es. Cette augmentation serait essentiellement li�e � la fr�quentation croissante des centres de bronzage en cabine � RUV. L’�tude britannique du Cancer Research Centre du Royaume Uni r�v�le en effet, selon l’Acad�mie de m�decine qui s’en fait l’�cho, que 80% des utilisatrices de cabines recourent � ce bronzage artificiel avant l’�ge de 35 ans et que 9% des jeunes filles de 11-17 ans l’ont d�j� recherch�.
En France, le m�lanome est l’une des tumeurs dont l’incidence a le plus augment� ces vingt derni�res ann�es rappelle le professeur Civatte. Sa fr�quence a �t� multipli�e par 4 chez les hommes et par 3 chez les femmes. Consid�rant que ce probl�me relevait de sa responsabilit�, l’Acad�mie nationale de m�decine a mis en garde nos concitoyens � plusieurs reprises d’abord contre les exc�s d’exposition solaire, puis contre les expositions intempestives aux rayons ultra-violets artificiels, initialement consid�r�s � tort comme peu agressifs.
Forte augmentation des cabines
Mais, malgr� les mises en garde de l’Acad�mie nationale de M�decine, notamment dans son rapport intitul� � La pr�vention des effets nocifs des rayons ultraviolets � et adopt� le 2 d�cembre 1997, l’institution m�dicale constate am�rement que la fr�quentation des salons � bronzer ouverts au public n’a fait qu’augmenter, et ceci gr�ce � une intense publicit�.
Pour les m�decins, il n’y a aucun b�n�fice � attendre pour la sant�, en plus des expositions naturelles au soleil, � s’exposer de fa�on r�p�t�e aux rayons ultraviolets artificiels. Il est au contraire largement prouv� que les expositions aux rayons ultra-violets A et ultra-violets B sont responsables de la recrudescence des cancers cutan�s dont le nombre double tous les 10 ans. L’Acad�mie rappelle que les rayons UV A autrefois consid�r�s comme inoffensifs, sont� en r�alit� aussi agressifs que les rayons UV B et ont une part d�terminante dans la carcinogen�se, ce que le rapport cit� en r�f�rence vient encore confirmer.
Loi d�faillante
La l�gislation faussement protectrice de l’individu laisse croire que, sous r�serve d’une stricte observance des recommandations �mises par les pouvoirs publics et d’un encadrement de cette activit� par un personnel qui n’est form� qu’en quelques heures, l’usage des cabines �mettant des rayons UV reste acceptable. Or selon les enqu�tes conduites par les associations de consommateurs les recommandations, qui, r�ellement, ne mettent pas � l’abri de risques r�els, ne seraient jamais respect�es.
Par ailleurs, l’Acad�mie pr�cise que toutes les �tudes s�rieuses montrent que, bien avant que n’apparaisse la pigmentation attendue par l’utilisateur des cabines � UVA, les alt�rations de la peau sont d�j� pr�sentes et pour certaines d�finitives. En outre, point qui n’est jamais signal� par les gestionnaires des centres de bronzage, la pigmentation obtenue n’aura aucune action protectrice lors de futures expositions au soleil, affirment les m�decins.
Complicit� des pouvoirs publics
L’Acad�mie nationale de m�decine regrette vivement que les pouvoirs publics n’aient pas pris en consid�ration ses recommandations et qu’ils refusent de modifier la l�gislation actuelle, rappelant qu’une telle pratique est dangereuse pour tous les individus. D’autre part, l’institution m�dicale s’�tonne que l’Etat tol�re que des cha�nes nationales de t�l�vision acceptent d’assurer la promotion de cette pratique et que des messages publicitaires puissent �tre pr�sent�s dans des salles de cin�ma et autres lieux publics, sans un avis d�favorable du Conseil Sup�rieur de l’Audiovisuel.
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