La Commission européenne a présenté hier ses projets pour financer la démonstration du captage et du stockage du carbone (CSC) en coopération avec la Chine. Cette annonce est à replacer dans le contexte d’un engagement pris par l’Union européenne et la Chine en vue de mettre au point la technologie avancée de combustion du charbon à émissions quasi nulles par captage et stockage du carbone et à en faire la démonstration en Chine et dans l’Union européenne d’ici à 2020.
Le CSC est une technologie importante pour la lutte contre le changement climatique car elle offre un moyen de réduire les émissions du secteur de la production d’électricité des pays émergents à développement rapide, comme la Chine, qui dépendent du charbon.
Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l’environnement, explique « nous avons pris des mesures pour mettre en place le cadre réglementaire et les incitants requis pour faciliter la démonstration du CSC en Europe, et nous voulons à présent respecter nos engagements vis-à-vis de la Chine. Il est indispensable que les pays en développement, comme les pays développés, agissent pour empêcher la planète d’atteindre le seuil critique de 2 °C de réchauffement. Cette importante coopération dans le domaine du CSC entre l’Union européenne et la Chine pourra servir de modèle à la coopération qui s’instaurera dans le cadre de l’accord mondial en matière de changement climatique pour l’après 2012 qui doit être conclu à Copenhague en décembre prochain« .
Mme Benita Ferrero Waldner, membre de la Commission chargée des relations extérieures, a ajouté pour sa part que « les efforts conjoints de l’Union européenne et de la Chine sont essentiels au succès des négociations de Copenhague sur l’accord en matière de changement climatique pour l’après 2012, et sont pour nous l’occasion de montrer la voie à suivre. Le fait que l’UE finance la construction d’une centrale électrique intégrant cette technologie innovante en Chine prouve que notre objectif commun est d’aller bien au-delà de Copenhague et de préparer le terrain pour la diffusion des techniques de combustion propre du charbon en vue de la production d’électricité partout dans le monde« .
Nécessité d’une action de la part de tous les pays
Comme la Commission l’indiquait dans sa communication sur l’accord de Copenhague , il est nécessaire qu’à la fois les pays en développement et les pays développés atténuent leurs émissions de gaz à effet de serre pour que l’augmentation des températures moyennes de la planète par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle reste inférieure à 2 °C.
Dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, l’UE et les autres pays développés se sont engagés à aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique par une coopération technique et financière.
Coopération entre l’UE et la Chine en matière de CSC
Concrètement, l’Union européenne a entamé, en 2005, une coopération avec la Chine sur une série de questions liées au changement climatique, dont le CSC, dans le cadre du partenariat UE-Chine sur le changement climatique 2 .
La communication adoptée aujourd’hui expose le plan d’investissement que la Commission européenne se propose d’établir pour cofinancer la conception et la construction d’une centrale électrique aux fins de la démonstration de la technologie du captage et du stockage du carbone (CSC) en Chine. La Commission a prévu un financement à hauteur de 50 millions ? pour la phase de construction et d’exploitation du projet, à prélever sur les 60 millions ? affectés à la coopération avec les pays à économie émergente dans le domaine des technologies de combustion propre du charbon et de captage et stockage du carbone.
En fonction de la technologie retenue et pour autant que la Chine ait recours à une certaine forme de tarification du carbone, le coût supplémentaire de la construction et de l’exploitation, durant 25 ans, d’une nouvelle centrale électrique intégrant la technologie CSC en Chine est estimé entre 300 et 550 millions ?. La Commission coopérera étroitement avec la Chine, les États membres, les autres pays de l’Espace économique européen (EEE) et l’industrie pour réunir les fonds supplémentaires requis. La Commission propose de réunir les différentes sources de financement dans un partenariat public-privé, éventuellement sous la forme d’une entité à vocation spécifique.
Ce plan d’investissement pourrait servir de modèle pour d’autres activités de coopération technologique entre les pays développés et les pays en développement ou à économie émergente, dans le cadre d’un accord en matière de changement climatique pour l’après 2012.
Importance du CSC
Le charbon, qui est le combustible fossile émettant le plus de dioxyde de carbone (gaz à effet de serre), est la principale source d’énergie en Chine où il représente 70 % des formes d’énergie utilisées. Il faut s’attendre à ce qu’il reste prédominant à l’avenir. Il convient donc de trouver des moyens de réduire l’incidence de la combustion du charbon sur le climat. Les techniques de CSC pourraient se révéler très utiles car elles permettent d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre. Le CSC tiendrait lieu de technologie-relais, dans l’attente du développement et du déploiement de substituts des combustibles fossiles.
Selon l’analyse de la Commission européenne, dans un scénario d’émissions compatible avec l’objectif des 2 °C, il faudrait que, en 2030, la technologie CSC soit appliquée pour quelque 18 % de la production électrique mondiale d’origine fossile.
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