Beaucoup craignaient que les enjeux environnementaux se diluent dans la crise mondiale actuelle. Bien au contraire, elle pourrait même accélérer la « croisse verte » qu’appelle de leurs voeux une majorité des pays de l’OCDE qui compte s’impliquer sur cette question.
Les principales économies du monde voient dans la « croissance verte » un moyen de sortir de la crise actuelle, ouvrant de nouvelles perspectives pour les négociations sur le changement climatique, en vue de la 15ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CdP15) qui se tiendra à Copenhague en décembre.
Lors de la réunion annuelle du Conseil de l’OCDE au niveau des ministres qui s’est déroulée à Paris, les ministres de 40 pays, représentant 80 % de l’économie mondiale, ont débattu de la crise et de ses suites. Cette réunion a rassemblé des participants des 30 pays membres de l’OCDE ainsi que des cinq pays candidats à l’adhésion ? Chili, Estonie, Israël, Russie et Slovénie ? et des cinq grandes économies avec lesquelles l’OCDE met en ?uvre une stratégie « d’engagement renforcé » ? Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde et Indonésie.
Dans une Déclaration sur la croissance verte signée par les 30 pays de l’OCDE plus le Chili, l’Estonie, Israël et la Slovénie, les ministres ont chargé l’OCDE d’élaborer une stratégie pour la croissance verte en intégrant les aspects économiques, environnementaux, technologiques, financiers et le développement. Un premier rapport sera présenté à la prochaine réunion du Conseil de l’OCDE au niveau des ministres en 2010.
« Il s’agit d’opérer un changement radical d’orientation des politiques », a indiqué le Premier ministre coréen, Han Seung-Soo, qui présidait la réunion. « Le progrès technologique et les actions visant à protéger l’environnement et à lutter contre le changement climatique peuvent aussi être mobilisés en faveur de la croissance économique ».
Promouvoir la croissance verte
L’OCDE apportera les compétences pluridisciplinaires nécessaires pour soutenir l’action des gouvernements face à ces défis, a indiqué le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría. « Au-delà de la crise, les pays de l’OCDE et certains parmi ceux dont nous espérons qu’ils viendront bientôt grossir nos rangs ont pris l’engagement solennel de promouvoir la croissance verte par des politiques respectueuses de l’environnement qui favorisent une croissance économique durable reposant sur une utilisation de l’énergie sobre en carbone », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse de clôture.
« Nous avons reconnu l’importance d’instruments d’action bien ciblés qui encouragent les investissements verts afin de contribuer à la fois au redressement économique à court terme et à la mise en place d’infrastructures respectueuses de l’environnement à long terme. Il s’agit là d’un signal fort et d’une étape importante sur la voie de l’accord ambitieux sur le changement climatique que nous espérons conclure à Copenhague à la fin de l’année. » a affirmé Angel Gurría.
Pour un accord international ambitieux sur le climat
La Déclaration appelle à une coopération entre les pays de l’OCDE, les économies émergentes et les pays en développement afin de parvenir à « un accord international ambitieux, efficace, efficient, détaillé et équitable sur le climat » lors de la CdP15. Dans le texte présentant les conclusions de ces deux jours de réunion de l’OCDE au niveau ministériel, les participants se sont engagés à résister aux pressions en faveur du protectionnisme dans les domaines du commerce et de l’investissement et à promouvoir l’intégrité et la transparence des opérations commerciales internationales.
Ils ont également pris l’engagement de maintenir les mesures de soutien d’urgence aux économies nationales, aussi longtemps qu’elles seront nécessaires, et de procéder avec prudence à leur démantèlement une fois que la reprise économique sera assurée.
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