En mal de cash, on savait depuis plusieurs mois qu’Areva n’avait plus les moyens de ses ambitions mondiales. Areva a décidé d’ouvrir son capital à de nouveaux partenaires stratégiques et à ses salariés. Par ailleurs, le groupe français va vendre son activité Transmission et Distribution et céder plusieurs participations jugées non stratégiques… le tout avant la fin de l’année.
Réuni hier, le Conseil de Surveillance du groupe nucléaire français, sous la présidence de Jean-Cyril Spinetta, a arrêté les modalités de financement du plan de développement pluriannuel de l’entreprise. Numéro 1 mondial dans le domaine du nucléaire civil, Areva connait grâce à son modèle intégré une forte croissance, tirée par la hausse de la demande de solutions pour produire de l’électricité sans émission de CO2.
Ainsi que l’explique lui-même le groupe français, pour continuer à renforcer sa position de leader dans le nucléaire et à se renforcer dans les renouvelables, AREVA a besoin d’investir et de recruter tout en maintenant une structure bilancielle solide. C’est pourquoi, sur proposition du Directoire, le Conseil de Surveillance d’Areva a décidé d’offrir à des partenaires stratégiques et industriels l’opportunité d’entrer à son capital, à hauteur de 15 % et essentiellement par augmentation de capital.
Le géant du nucléaire civil précise dans son communiqué que cette augmentation de capital sera ouverte aux porteurs de certificat d’investissement. On pense naturellement à Total ou Alstom, dont le président Patrick Klon, s’est déjà porté candidat depuis déjà de longs mois. Le groupe lance également un projet permettant le développement de l’actionnariat salarié.
By-bye T&D
Le Conseil de Surveillance a par ailleurs demandé au Directoire de mettre en vente le pôle Transmission et Distribution (T&D) du groupe. Dans le cadre du processus d’appel d’offres ouvert qui va être engagé, le groupe sera attentif, en plus du prix proposé, au projet industriel et social. Selon la qualité des marques d’intérêt qui seront reçues, la décision de céder ou pas T&D et le choix d’un éventuel acquéreur seront pris avant la fin de l’année.
Areva envisage également la cession de ses participations dans ERAMET et ST Microelectronics. Ces participations resteront en tout état de cause sous actionnariat public, compte tenu de leur caractère stratégique précise Areva.
Réduction des coûts
En outre, Areva annonce qu’il va poursuivre son programme de réduction de coûts et d’amélioration de la performance opérationnelle. Enfin, le soutien des actionnaires au groupe se traduira par une nouvelle politique de dividendes qui consistera en un taux de distribution de 25 % du résultat net part du groupe, à partir des comptes 2010 et pendant trois ans, compte tenu de l’ampleur du programme d’Areva.
Commentant ces décisions, Jean-Cyril Spinetta a indiqué que « grâce à la stratégie mise en oeuvre depuis 2001, Areva est devenu la référence de son secteur. Les solutions de production d’énergie sans CO2, son coeur de métier, ont des perspectives de croissance fortes. Pour bénéficier de cette croissance, le groupe doit maintenir dans la durée un programme d’investissements ambitieux. Le plan arrêté par les actionnaires répond totalement à cette exigence ».
« Continuer la course en tête »
Pour sa part, Anne Lauvergeon, Présidente du Directoire a déclaré : « le soutien renouvelé de nos actionnaires à notre stratégie nous honore et nous oblige. Ces financements vont nous permettre de continuer la course en tête et de répondre aux besoins croissants de nos clients actuels et futurs ».
A propos du processus de cession de l’activité T&D, la patronne d’Areva, longtemps hostile à cette cession, a ajouté que « cette option n’est rendue possible que grâce au travail remarquable des équipes de T&D qui, sous l’impulsion d’Areva, ont opéré une mutation industrielle exemplaire. Entrée dans le groupe en 2004, T&D est aujourd’hui une activité en pleine expansion et créatrice de valeur. Elle a tous les atouts pour poursuivre dans cette voie ».
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