Vous avez aimé le bonus-malus automobile ? Vous aimerez le « chèque vert » annoncé hier par Jean-Louis Borloo, qui milite pour une fiscalité verte efficace et donc non punitive.

Alors que le débat sur la taxe carbone vient tout juste de débuter, le ministre de l’Ecologie annonce la création d’un « chèque vert » destiné à rendre aux ménages le produit de la future contribution climat énergie. Pour Jean-Louis Borloo qui s’est exprimé dans le JDD : « Les Français ne paieront pas une taxe de plus. La fiscalité verte n’est pas punitive. C’est même pour cela qu’elle est efficace. Avec le bonus-malus, on a réussi à réorienter le marché automobile (.) Nous allons continuer dans cette voie« .

Selon le ministre de l’Ecologie « l’objectif est bien d’établir un signal prix, de renchérir les produits les plus polluants et gourmands en énergie fossile et d’inciter à choisir les produits les moins énergivores en général. Le produit de cette contribution climat énergie sera intégralement reversé aux ménages et aux entreprises« .

Cette annonce serait jugée prématurée par François Fillon, qui n’aurait que très peu apprécié ce passage en force du ministre de l’Ecologie.  Car en principe, le dispositif est en débat, et rien n’est arrêté dans ce domaine. Même tonalité chez Michel Rocard, président de la conférence des experts en charge d’animer un consensus sur ce sujet, interviewé par le JDD qui considère tout simplement que Jean-Louis Borloo « va trop vite » et que même qu’il « gêne en parlant trop tôt« .

Passage en force

Si les écologistes devraient plutôt soutenir ce « chèque vert« , évoqué d’ailleurs par Nicolas Hulot il y a déjà de longs mois, François Fillon n’aurait que modérément apprécié cette annonce précipitée. Mais Jean-Louis Borloo semble prêt à forcer la main au gouvernement pour poursuivre cette révolution écologique qu’il appelle de ses voeux. Le président du Parti radical compte bien surfer sur cette vague verte encore longtemps.