A la demande de Dominique Bussereau, Secrétaire d’Etat chargé des Transports, Henri de Richemont a remis un rapport sur le développement des autoroutes de la Mer, qui établit une liste de préconisations pour favoriser ce mode de transport durable.
Les autoroutes de la mer sont des liaisons maritimes destinées à transférer une part importante du trafic poids lourds de la route vers la mer. L’objectif est en priorité de délester les grands axes autoroutiers et notamment les passages des massifs montagneux, et de limiter la pollution pour favoriser la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Concrètement, les camions complets ou leurs remorques embarquent à bord de navires pour transporter leurs marchandises non plus par la route mais par la mer.
Un serpent de mer
Véritable serpent de mer, malgré de nombreux atouts, ces autoroutes sont encore quasi inexistantes en Europe. Le rapport de l’élu UMP du Poitou-Charentes dresse la liste des conditions requises pour le développement des autoroutes de la mer : qualité du service : régularité et fréquence ; pérennité du service ; coût du service, qui ne doit pas être supérieur au transport terrestre ; choix du navire : l’utilisation d’un navire « RORO pur fréteur » lui semble préférable à celle d’un navire mixte « ROPAX », en organisant l’acheminement des chauffeurs autrement que par la voie maritime ; facilitation du transit portuaire et adoption d’un document unique de transport.
Henri de Richemont considère que le succès d’une autoroute de la mer nécessite une intervention forte de l’Etat : au niveau de l’offre, par l’acquisition des navires et des aides au démarrage des services, et au niveau de la demande par des incitations à utiliser l’autoroute de la mer. Le rapport indique notamment que les dispositions communautaires pour la création de véritables autoroutes de la mer limitent les possibilités de compléments par les aides d’Etat nationale. Il préconise donc de revoir les règlements RTE-T, pour permettre de financer les navires, et Marco Polo, pour permettre la mise en place d’un éco-bonus européen.
La France et l’Espagne partenaires
Après avoir remercié Henri de Richemont, Dominique Bussereau a rappelé que les autoroutes de la Mer sont une des priorités du Grenelle Environnement pour développer des alternatives au transport routier de marchandises. « Ce rapport confirme la nécessité de revoir les dispositifs communautaires. Nous avions engagé cette réflexion sous présidence française de l’Union Européenne, nous avons maintenant des propositions concrètes à faire à la Commission », a souligné le secrétaire d’Etat chargé des Transports.
La France et l’Espagne ont décidé en février d’apporter une contribution importante (15 millions d’euros par Etat et par projet) pour développer les autoroutes de la mer entre les deux pays sur la façade atlantique. Ces services doivent démarrer d’ici la fin de l’année 2009. Les réflexions se poursuivent, notamment avec le Portugal, l’Italie et Malte pour lancer d’autres projets.
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