La Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, l’Autriche et la Commission de l’UE ont signé hier, à l’occasion d’un Sommet à Ankara, un accord intergouvernemental historique pour la création du gazoduc Nabucco, qui devrait acheminer le gaz naturel de l’Iran vers l’Autriche en passant par la Turquie.
Projet de gazoduc reliant la mer Caspienne à l’Europe centrale, le dossier est porté par le hongrois MOL, le turc Botas, le bulgare Bulgargas, le roumain Transgaz et l’autrichien OMV. Soutenu par l’Union européenne, ce gigantesque conduit gazier devrait permettre de réduire la dépendance des pays européens au gaz russe.
C’est un pas important et stratégique qui vient d’être franchi hier, dans la création d’un concurrent sérieux à l’approvisionnement russe actuel et au projet russo-italien South Stream. Le projet Nabucco soutenu par l’UE, prévoit la construction d’un gazoduc de 3.300 km de long pour transporter vers l’Europe jusqu’à 31 milliards de mètres cubes de gaz par an en provenance d’Asie centrale, via la Turquie et le sud-est de l’Europe et en évitant le territoire russe.
South Stream devancé
Nabucco concurrence directement le projet de gazoduc russo-italien South Stream, qui envisage de passer sous la mer Noire en reliant la Russie à la Bulgarie, où il se divisera en une branche Nord-Ouest vers l’Autriche et une branche Sud, notamment vers la Grèce et l’Italie. Selon le quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda, la signature de cet accord européen avec la Turquie représente un « coup sensible porté à la politique énergétique » de la Russie.
Au sortir de la brutale crise gazière de ce début d’année, qu’ont subi nombre de pays européens en raison du conflit russo-ukrainien, le projet Nabucco représente une formidable opportunité de diversifier leurs sources d’approvisionnement et de réduire leur dépendance au géant russe.
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