Le gouvernement vient d’annoncer la commande pour 1 milliard d’euros, de 94 millions de doses de vaccin contre le nouveau virus A/H1N1 de la grippe. Les premières vaccinations devraient débuter en octobre, destinées à se protéger d’un virus qui serait plus dangereux que celui de la grippe classique, notamment pour les jeunes.

Estimant la pandémie « presque inévitable », le nouveau ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux reconnait craindre une désorganisation de la vie sociale et économique dans les prochains mois. Afin de se préparer à cette pandémie et de réduire ses conséquences, le gouvernement vient d’annoncer la commande de 94 millions de doses de vaccins à GSK (50 millions), Sanofi (28 millions) et Novartis (16 millions).

« Si tout se passe bien, le vaccin sera disponible en octobre. Et la livraison des doses s’échelonnera jusqu’en janvier 2010 », a précisé hier soir Roselyne Bachelot, ministre de la Santé. Selon les informations livrées par le gouvernement, la vaccination devrait comporter deux injections à trois semaines d’intervalle. Elle pourrait ne concerner que les individus âgés de plus de 3 ans.

Un programme de vaccination est actuellement en cours d’élaboration afin de traiter en priorité certaines populations, comme par exemple les personnels de médecine. Il est possible que certaines populations à risque soient également vaccinées plus rapidement, comme par exemple les femmes enceintes.

Masques distribués gratuitement

Le gouvernement a également annoncé que les malades touchés par ce virus seraient pris en charge à partir du 23 juillet par le réseau de médecine libérale et non plus par les seuls hôpitaux. Par ailleurs, à cette date, des masques anti-projections seront distribués gratuitement dans les pharmacies sur prescription médicale.

Car cette grippe pourrait se révéler plus compliquée que prévue. Selon des chercheurs américains, le virus serait capable d’infecter profondément les bronches, ce qui pourrait expliquer les cas les plus graves rencontrés. Dirigés par le virologue Yoshihiro Kawaoba, ces scientifiques américains de l’université du Wisconsin ont récemment publié sur le site web de la revue Nature, plusieurs résultats de leur recherche sur ce virus.

Plus dangereux que la grippe classique

Pour ces chercheurs, ce virus serait « plus dangereux que celui de la grippe saisonnière ». Car si pour la plupart des malades, la contamination ne provoque que quelques jours de fièvre, accompagnée de toux, mal de gorge, de courbatures, voire de troubles digestif, dans quelques cas rares, la maladie est grave, se traduisant par des infections pulmonaires massives. Plus surprenant, à la différence de la grippe saisonnière, cette grippe A concernerait en majorité les jeunes.

Selon les derniers chiffres de l’Institut national de veille sanitaire (INVS), la France a enregistré près de 500 confirmés de grippe A et près de 628 identifiés, depuis le début de l’épidémie. Si la grippe frappe encore peu l’hexagone, les spécialistes craignent que le virus se développe fortement à l’automne prochain.

3 morts pour 1 000 malades

A l’étranger, certains pays comme le Mexique, les Etats-Unis mais aussi l’Argentine et l’Australie annoncent des chiffres inquiétants. Buenos Aires dénombre ainsi près de 140 morts victimes de la grippe porcine. Pour l’heure, le taux de décès de ce virus encore mal connu serait de l’ordre de 3 pour 1 000.

Déjà fortement touché, l’Australie estime de son côté que la grippe porcine pourrait provoquer la mort de 6.000 personnes dans le pays, dans un « scénario catastrophe », en l’absence de médicaments et de vaccins, selon la ministre de la Santé Nicola Roxon. L’Australie annonce près de 11.200 cas de grippe porcine, soit près de 12% du total des 94.500 cas confirmés, mais seulement 24 morts.