De plus en plus au coeur des préoccupations des français, la protection de l’environnement a également un coût. Selon l’étude de l’Ifen, Institut français de l’environnement, ces dépenses ont beaucoup progressé ces dernières années pour atteindre 11,8 milliards d’euros en 2007, dont près de 40% consacrés à la seule gestion des déchets.
Les dépenses des ménages dans la protection de l’environnement ont fortement progressé depuis 1990, notamment pour financer la gestion des eaux usées et des déchets, dont la qualité des traitements a été améliorée afin de se conformer aux normes plus contraignantes. La dépense des ménages pour la protection de l’air a aussi beaucoup augmenté.
La participation des foyers français à la protection de l’environnement est importante. Leur contribution financière aux actions mises en oeuvre s’est accrue. Ainsi, en 2007, ils consacrent 4,6 milliards d’euros à la gestion de leurs déchets, contre 1,4 milliard en 1990. Ce financement se compose principalement de la taxe ou de la redevance d’enlèvement des ordures ménagères (Teom ou Reom), ainsi que des achats de sacs poubelle. Ce domaine concentre donc près de 39 % de leur dépense de protection de l’environnement en 2007.
L’autre partie de cette facture concerne l’adduction en eau potable. Quand ils ne sont pas raccordés aux réseaux collectifs, ils doivent s’équiper d’un système d’assainissement autonome et donc financer le coût de l’équipement en fosse septique et les coûts de fonctionnement. La dépense de gestion des eaux usées à la charge des ménages s’élève à 5,3 milliards d’euros en 2007, alors qu’elle n’était que de 1,9 milliard en 1990.
Augmentation des dépenses plus forte pour les ménages que pour les entreprises
Comme le rappelle l’Ifen, pour la gestion des eaux usées, les ménages payent le service d’assainissement collectif dans leur facture d’eau. Le rapport de l’institut français souligne que la croissance des dépenses de gestion des eaux usées et de protection de l’air a été plus forte pour les ménages que pour les entreprises.
Dans le domaine de la protection de l’air et du climat, les ménages achètent des produits spécifiquement destinés à protéger l’environnement, tels que les filtres à particules des voitures ou des biens adaptés pour être moins polluants, comme les fuels désulfurés. Leur dépense est passée de 26 millions d’euros en 1990 à 760 millions en 2007. Cela résulte du développement des fuels désulfurés, des pots catalytiques des véhicules ou encore des chaudières à
condensation. Le surcoût de ces produits payé par les ménages permet de réduire l’émission de gaz polluants.
Pour lutter contre le bruit, les ménages payent principalement l’installation de fenêtres à isolation acoustique dans leur logement (ancien ou neuf) et le remplacement du silencieux de leur véhicule. La dépense afférente s’élève à 1,1 milliard d’euros en 2007, alors qu’elle n’était que de 0,4 milliard en 1990. Cela représente 9 % de leur dépense de protection de l’environnement en 2007.
Une facture globale de 11,8 milliards d’euros
Les ménages participent faiblement au financement de la protection de la biodiversité et des paysages. Leur dépense, évaluée à 77 millions d’euros en 2007, est principalement constituée de leurs dons aux associations agissant dans ce domaine.
Globalement, les ménages financent la protection de l’environnement à hauteur de 11,8 milliards d’euros en 2007, contre 3,8 milliards en 1990, ce qui représente 29 % des dépenses totales de protection de l’environnement.
Cette dépense correspond à la lutte contre les pollutions, mais ne comprend pas en particulier les actions d’amélioration de l’efficacité énergétique qui ne font pas partie du champ des dépenses pour l’environnement tel que défini au niveau européen. Cette contribution accrue se traduit par une meilleure qualité environnementale : la collecte et le traitement des déchets s’améliorent et sont moins impactants pour l’environnement. La mise aux normes des usines d’incinération1 a été coûteuse, mais cela permet de limiter à la fois les rejets dans l’air et la pollution des sols.
Efforts dans les logements et les transports
Le traitement des eaux usées est également plus poussé pour respecter des normes plus contraignantes sur les rejets ; il bénéficie de technologies plus avancées et de procédés de traitement plus complets, y compris pour réduire les rejets d’azote et de phosphore. Les ménages dépensent plus pour protéger l’air et le climat et atténuer les rejets polluants dans l’air, notamment pour le chauffage de leur logement et leurs moyens de transport, qui sont parmi les principaux consommateurs d’énergies fossiles et émetteurs de gaz à effet de serre (GES). Ces dépenses sont importantes pour l’environnement.
En 2006, les émissions de GES résultant du chauffage des logements des ménages et de l’usage des voitures particulières représentaient un quart des émissions nationales. En France, les émissions de GES liées aux transports ont augmenté de 19 % entre 1990 et 2007 et de 6 % pour le résidentiel-tertiaire.
Pour en savoir + : Consulter le rapport complet de l’Ifen (pdf)
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