Selon une étude publiée hier par l’INVS sur la mortalité prématurée des ouvriers du BTP, sans surprise, les travailleurs de la construction sont victimes d’une surmortalité importante par cancer et accidents.
Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié par l’Institut national de veille sanitaire (INVS) présente une étude réalisée sur la mortalité des ouvriers du bâtiment. Parmi ces travailleurs, 1 908 décès ont été observés au cours de la période d’étude (1974-1999). L’étude révèle une surmortalité significative par cancer, en particulier par cancer de l’appareil respiratoire, et par chute accidentelle, et une sous-mortalité par maladies infectieuses. L’analyse par catégorie socioprofessionnelle indique que ces résultats sont essentiellement observés chez les ouvriers.
Plus précisément, les résultats de l’INVS soulignent une surmortalité générale significative des travailleurs de la construction par rapport à la population générale française, ainsi qu’une surmortalité significative par cancer, notamment par tumeur buccopharyngée, de l’appareil digestif et du péritoine, ainsi que de l’appareil respiratoire. Une surmortalité significative pour les maladies cérébrovasculaires, de l’appareil digestif ou pour les chutes accidentelles est aussi observée, alors qu’une sous-mortalité significative est observée pour les maladies infectieuses.
Les cadres enrgistreraient moins de risques de décès, alors que les ouvriers seraient les seuls à présenter une surmortalité globale et par cancer par rapport à la population générale. Des excès de mortalité sont observés chez les ouvriers avec un excès significatif de mortalité pour les troubles mentaux et du comportement et les maladies de l’appareil circulatoire.
Surmortalité significative
Quand on considère les travailleurs de la construction par rapport aux actifs des autres secteurs, on observe une surmortalité significative par cancer, en particulier par cancer de l’appareil respiratoire, et une sous-mortalité significative par maladie infectieuse et maladies non-cancéreuses de l’appareil respiratoire. Un excès significatif de mortalité par tumeurs malignes de l’appareil respiratoire est retrouvé chez les ouvriers de la construction comparés aux autres ouvriers de la population étudiée.
En dépit du rôle possible de facteurs extraprofessionnels (alcool, tabac, alimentation) et des limites potentielles de l’étude, une surmortalité est montrée dans le secteur de la construction pour des causes attribuables à des facteurs de risques professionnels connus.
Pour en savoir + : Consulter l’étude du BEH (pdf)
Commentaires récents